Insalubrité – Loin des vrais défis, Yaoundé projette un débat sur les ordures ménagères

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La capitale politique du Cameroun, Yaoundé va accueillir courant mai 2025, les premiers états généraux sur la gestion des déchets urbains, annonce un communiqué officiel du ministère camerounais de l’urbanisme et de l’habitat.

De Yaoundé à Douala, les principales villes du Cameroun présentent un visage tellement hideux, monticule d’ordures ménagères, poubelles étouffées et eaux souillées. La puanteur observable est devenue l’unité de mesure de la qualité de l’air. Face à autant de défis environnementaux et d’assainissement ; les rencontres du 06 et 07 mai 2025 à Yaoundé, entendent « créer une large synergie de l’ensemble des parties prenantes en vue d’une part, d’analyser collectivement les causes de l’insalubrité récurrente en milieu urbain, et d’autre part, de formuler les solutions durables dans le cadre d’une approche participative et inclusive qui favorisera l’adhésion de tous dans leur mise en œuvre », soutient le Mindhu.

Pour donner corps à ces états généraux, le Gouvernement camerounais prévoit la mise en œuvre de rencontres préparatoires du 15 au 30 avril 2025. Au cours de cette phase préparatoire, les experts, les organisations de la société civile et les citoyens devront, selon Célestine Ketcha Courtes, formuler des propositions concrètes. Outre les experts et la société civile, les propositions des acteurs urbains concernés dans la pré-collecte, la collecte, le traitement et la valorisation des déchets urbains, sont attendues auprès des délégations régionales du ministère de l’urbanisme ou par voie électronique.

Au passage, il convient de préciser que ces états généraux interviennent dans un contexte où Hysacam, acteur clé dans la collecte des ordures réclame près de 20 milliards de Fcfa d’impayés pour la seule ville de Yaoundé. Malgré l’entrée en scène d’un autre opérateur, Thychof Sarl courant janvier 2023. Luc Messi Atangana, le maire de la ville de Yaoundé évoque un besoin de 16 à 18 milliards de Fcfa par an, pour assurer le ramassage quotidien des 3000 tonnes d’ordures produites dans la capitale politique du pays.

Entre risque sanitaire et environnemental, les deux grandes villes du Cameroun peinent à perdre le qualificatif de « bidonville à ciel ouvert », pour reprendre le Premier Ministre, Joseph Dion Ngute à propos de la ville de Yaoundé. Le temps des assises, les populations dans leur grande majorité ont opté pour l’incinération barbare des déchets ménagers. S’en débarrasser dans des rigoles en cette période de pluies étant une devenue l’option prisée par certains citoyens.

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