Malgré un fort taux d’adhésion à la plateforme numérique de déclaration de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), les recettes fiscales restent en deçà des prévisions. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a présenté à l’Assemblée nationale un premier bilan mitigé, appelant à poursuivre les efforts d’optimisation.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a révélé le 4 avril dernier que l’administration fiscale a encaissé 15 milliards FCFA grâce aux déclarations en ligne de l’IRPP pour l’année 2024. Ce montant, bien que significatif, reste largement inférieur aux prévisions initiales de la Direction générale des impôts, qui espérait collecter 25 milliards FCFA. Le taux de recouvrement atteint donc 60 %, soit un écart de 10 milliards FCFA.
Selon le ministre, plus de 425 000 déclarations mensuelles sont enregistrées sur la plateforme numérique dédiée. En tout, près de deux millions de contribuables non professionnels ont déjà souscrit à leur déclaration. Ces chiffres traduisent un intérêt croissant pour cette réforme introduite par la loi de finances 2021, qui oblige les personnes percevant salaires, pensions, rentes ou revenus passifs à déclarer annuellement leurs revenus avant le 30 juin.
Malgré cet engouement, la plateforme n’a pas toujours tenu ses promesses en matière de performance. Le député John Evaristus a interpellé le ministre sur les nombreuses interruptions de service. Motaze a reconnu les faiblesses techniques, notamment lors du lancement, affirmant que des « solutions palliatives » ont été mises en place pour répondre à l’afflux massif d’utilisateurs. Il a écarté l’hypothèse de sabotage, évoquant plutôt les limites techniques d’un système en rodage.
Face à ce constat, le ministre reste optimiste : « Nous pouvons toujours nous améliorer », a-t-il déclaré devant la représentation nationale. En attendant une meilleure performance de la plateforme, les délais de déclaration ont déjà été prorogés à deux reprises pour permettre aux contribuables de s’y conformer. Avec ces ajustements, le gouvernement espère combler l’écart entre prévisions et recouvrements effectifs, tout en renforçant la culture fiscale au sein de la population.