Marché des titres publics – Les pays de la CEMAC lèvent 7 437 milliards de FCFA en 2024

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Le marché des titres publics de la BEAC confirme son rôle clé dans le financement des États de la CEMAC. En 2024, l’encours a atteint 7 437,3 milliards de FCFA, marquant une progression notable de 16 % par rapport à 2023. Cette dynamique reflète l’attrait croissant des investisseurs et la solidité des économies de la sous-région.

En 2024, le marché régional des titres publics dans la zone CEMAC (Cameroun, Gabon, Congo, Tchad, Guinée Équatoriale, Centrafrique) a franchi un nouveau cap. Selon le Rapport de politique monétaire de la BEAC, l’encours des financements levés s’est établi à 7 437,3 milliards de FCFA, contre 6 413,1 milliards l’année précédente. Soit une hausse de 16 %, traduisant une confiance renouvelée des investisseurs et une amélioration notable de la gouvernance financière dans la région. Durant cette période, les Trésors nationaux ont levé 5 079,3 milliards de FCFA, contre 4 336,3 milliards entre décembre 2022 et décembre 2023. Cette hausse confirme l’importance stratégique du marché obligataire régional dans la mobilisation des ressources pour les projets de développement.

Des facteurs favorables à la performance

Plusieurs éléments expliquent cette croissance soutenue. D’abord, le rehaussement des notes de crédit de certains pays par des agences comme Fitch et S&P. Ensuite, des taux d’intérêt jugés attractifs dans un contexte économique relativement stable. Enfin, le renforcement des mécanismes de transparence dans la gestion des fonds publics a rassuré les investisseurs, en quête de sécurité et de rentabilité. L’abondance de l’offre en titres publics améliore aussi la liquidité du marché, favorisant une meilleure allocation des ressources et une diversification des portefeuilles. À terme, cela pourrait renforcer l’intégration économique et la stabilité financière de la sous-région.

Les bons du Trésor en tête des émissions

Les bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines ont dominé les émissions en 2024 avec un montant total de 1 695,4 milliards de FCFA, soit 55,2 % des émissions. Le Tchad (93,9 %), le Cameroun (76,9 %) et le Gabon (61,8 %) figurent parmi les principaux utilisateurs de cette maturité. Les BTA à 52 semaines ont atteint 801,9 milliards, tandis que ceux à 13 semaines ont représenté 571,5 milliards. Sur le segment des Obligations du Trésor assimilables (OTA), 181 émissions ont permis de mobiliser 2 010,4 milliards de FCFA. Le Tchad (491,3 milliards), le Congo (443,7 milliards) et le Cameroun (281 milliards) se sont distingués. Les maturités de 2 à 5 ans concentrent près de 96 % des montants levés, tandis que les OTA à 10 ans restent marginales (1,5 %).

Les investisseurs institutionnels en première ligne

La structure des détenteurs de titres au 31 décembre 2024 met en évidence la prédominance des Spécialistes en Valeurs du Trésor (SVT), avec 62,2 % de l’encours. Viennent ensuite les investisseurs institutionnels (assurances, fonds de pension) avec 19,4 %. Les établissements de crédit non SVT détiennent 13,1 %, les particuliers 3,1 % et la BEAC 2,2 %, cette dernière poursuivant son programme de soutien post-Covid-19.

Un signal positif pour la sous-région

En somme, la progression de l’encours des titres publics en 2024 illustre la capacité croissante des États de la CEMAC à recourir aux marchés régionaux pour financer leurs projets structurants. Ce dynamisme, s’il se poursuit, pourrait constituer un levier essentiel pour le développement économique et la résilience financière de la zone.

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