Réuni à Yaoundé le 27 mars 2025, le Comité d’Orientation et de Supervision du PADI-Dja a validé un budget réduit de 1,9 milliard FCFA pour l’exercice 2025. Une baisse significative par rapport à l’année précédente, qui s’explique par une volonté de recentrage sur l’achèvement des projets en cours et la consolidation des acquis, en attendant l’arrivée des financements majeurs promis par la BDEAC et la Banque Islamique de Développement.
Le Programme d’Aménagement et de Développement Intégré de la boucle minière du Dja et de la zone frontalière adjacente (PADI-Dja) a connu une réduction drastique de son budget pour l’année 2025. Lors des 19ᵉ et 20ᵉ sessions de son Comité d’Orientation et de Supervision, organisées à Yaoundé le 27 mars, le budget adopté s’élève à 1,9 milliard de FCFA, contre 3,7 milliards en 2024. « Ce qu’on peut retenir du projet de budget 2025, c’est qu’il a été drastiquement diminué, je dirais d’un peu plus de la moitié », a déclaré Blondeau Talatala, coordonnateur du programme. Ce budget sera principalement consacré à l’achèvement des activités entamées en 2024 et à la préparation de l’arrivée des financements extérieurs attendus pour 2026.
Des projets agricoles structurants
Le PADI-Dja poursuit ses efforts dans le domaine du développement rural, notamment à travers la cacaoculture. En 2024, deux champs-écoles de 10 hectares ont été créés à Meyomessi et Messamena. 22 000 plants de cacaoyers, associés à des bananiers plantains et des arbres fruitiers, y ont été cultivés. En parallèle, 100 000 plants de cacaoyers ont été produits en pépinière et distribués aux coopératives locales. La formation de 40 producteurs issus des coopératives Ezatom (Sud) et Socoopcam (Est) à la production de cacao de qualité illustre également la volonté de professionnaliser la filière. Autre projet phare : la mise en place de porcheries modernes à Lomié et Sangmélima, dont les sites ont été identifiés et les dossiers d’appel d’offres finalisés.
Avancées dans la pisciculture et la finance communautaire
Dans le secteur halieutique, la phase II du projet piscicole à Lomié a permis la réhabilitation d’une écloserie et l’aménagement de six étangs pour la coopérative SCOOPS EPIDJA. La production annuelle est estimée à 15 tonnes de poissons d’eau douce. Par ailleurs, les caisses villageoises d’épargne et de crédit (CVEC) ont été renforcées, avec une nouvelle structure à Djoum et le soutien à cinq autres dans la région de l’Est. La COOPEC de Lomié, en particulier, a vu son organisation se structurer avec l’obtention d’agréments et la construction de son siège.
Infrastructures : des avancées malgré les défis
En matière d’infrastructures, plusieurs chantiers majeurs ont été achevés en 2024. Le tronçon routier Meyomessi-Oveng (66 km) et le pont sur le fleuve Ndjôw ont été réceptionnés. Les travaux sur le tronçon Bi-Mintom sont achevés, en attente de réception. D’autres segments, comme Bengbis-Carrefour Ekomo ou Messamena-Somalomo, poursuivent leur dégagement mécanique. Le projet de bac de franchissement du fleuve Dja à Bi’i est en cours, tandis que les travaux du tronçon Lomié-Fleuve Dja progressent lentement à cause des intempéries, avec seulement 39 % d’avancement. Côté hydraulique, dix forages solaires ont été réceptionnés et 36 comités de gestion de l’eau formés. Enfin, la réhabilitation des centres de santé progresse à Nsimalen, Alat Makaye et Ntam.
Cap sur 2026 avec de nouveaux financements
Malgré un contexte budgétaire tendu, les perspectives restent optimistes. Deux partenaires majeurs se sont engagés à soutenir le programme : la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (99 milliards FCFA) et la Banque Islamique de Développement (30 milliards FCFA). Ces fonds devraient permettre, dès 2026, de relancer à grande échelle les projets structurants du PADI-Dja. En 2025, l’objectif sera donc double : terminer les actions entamées et poser les bases solides pour une montée en puissance future.