En visite stratégique de quatre jours au Cameroun, Dahlia Khalifa, Directrice régionale de la Société Financière Internationale (SFI), a réaffirmé la volonté de l’institution de renforcer son soutien au secteur privé local. Objectif : porter ses investissements à un demi-milliard de dollars d’ici fin 2025, tout en œuvrant à un environnement d’affaires plus favorable.
Dahlia Khalifa était en mission au Cameroun dans le cadre du renforcement des liens entre la SFI – branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé – et les acteurs économiques locaux. Durant ce séjour intense, elle a officiellement inauguré les nouveaux bureaux de l’IFC à Douala en compagnie du gouverneur de la région du Littoral, symbole d’un ancrage renforcé de l’institution dans le pays. La SFI, qui avait déjà investi près de 250 millions de dollars dans le tissu économique camerounais, ambitionne de doubler ce montant pour atteindre les 500 millions de dollars d’ici la fin de l’année 2025. Une dynamique rendue possible grâce à l’expansion de l’équipe locale et à la conclusion de plusieurs accords significatifs durant cette mission.
Parmi les initiatives concrètes, un partenariat stratégique a été noué avec FAC, une entreprise agroalimentaire camerounaise, pour soutenir l’élargissement de sa production et de sa distribution à travers le pays. La SFI a également conclu un accord de financement de 60 millions de dollars avec Afriland First Bank, destiné à améliorer l’accès au crédit des PME, avec une attention particulière portée aux entreprises dirigées par des femmes. Un minimum de 25 % des fonds devra en effet leur être réservé. La dimension non financière n’est pas en reste. Un partenariat avec l’Agence de promotion des PME permettra d’accompagner techniquement au moins 500 PME – dont un tiers sont féminines – à travers des formations et un renforcement de capacités.
Selon Dahlia Khalifa, le secteur privé camerounais se démarque par sa résilience, sa capacité d’innovation et son esprit d’initiative. Toutefois, plusieurs obstacles freinent encore son plein développement. L’accès limité au financement, la complexité des démarches administratives et la prédominance du secteur informel constituent des freins majeurs. La SFI plaide pour une digitalisation accrue des procédures administratives et une simplification réglementaire afin de stimuler la formalisation des entreprises. Cela permettrait d’élargir la base fiscale du pays, d’augmenter la protection des travailleurs et de renforcer l’efficacité du tissu entrepreneurial.
La stratégie de l’IFC repose sur deux piliers : une présence humaine renforcée dans le pays et une hausse continue de ses engagements financiers et techniques. En se concentrant sur les secteurs prioritaires – infrastructures, agriculture, industrie manufacturière, services financiers et PME –, l’objectif ultime reste la création massive d’emplois. « Le véritable moteur du développement économique, ce sont les emplois créés par le secteur privé », affirme Dahlia Khalifa. C’est dans cette optique que la SFI entend continuer d’intensifier son soutien au Cameroun.