Changement climatique – Le Mouvement pour la Justice Climatique trace sa feuille de route au Cameroun

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Réuni à Yaoundé les 17 et 18 mars 2025, le Mouvement pour la Justice Climatique (MJC) a élaboré son plan d’action pour la protection des forêts du Bassin du Congo. Acteurs de la société civile, chefs traditionnels et représentants des communautés locales ont formulé des propositions concrètes pour renforcer la conservation et la résilience climatique.

Les menaces pesant sur les forêts du Bassin du Congo, deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, sont au cœur des préoccupations environnementales en Afrique. Face à la déforestation, aux impacts du changement climatique et aux activités extractives, des organisations de la société civile se mobilisent. À l’occasion de sa première réunion de planification, le Mouvement pour la Justice Climatique (MJC), initié par Greenpeace Afrique, a défini une feuille de route stratégique pour mieux protéger ces écosystèmes vitaux. Durant ces deux jours d’échanges à Yaoundé, les participants ont mis en avant la nécessité d’un dialogue renforcé avec les autorités, les communautés locales et les acteurs du secteur privé afin de promouvoir une gestion plus durable des ressources naturelles.

Une série de propositions pour préserver les forêts du Bassin du Congo

À l’issue des discussions, le MJC a mandaté une délégation pour remettre au Ministère des Forêts et de la Faune un ensemble de documents stratégiques. Ces documents reflètent les revendications et recommandations des organisations environnementales et comprennent notamment : La Déclaration du MJC appelant à l’instauration d’une Journée Régionale du Bassin du Congo pour sensibiliser à l’importance de cette région sur le plan écologique. La Déclaration des organisations de la société civile du Bassin du Congo, adoptée lors de la Conférence de Yaoundé en juillet 2024, qui alerte sur les impacts des industries extractives et souligne les défis liés à la conservation et au marché du carbone. Un ensemble de propositions d’actions visant à renforcer la protection des forêts et à garantir un développement durable pour les communautés locales. Ces initiatives s’inscrivent dans une volonté de coopération accrue avec les décideurs politiques pour élaborer des stratégies de conservation efficaces et inclusives.

Les voix des communautés en première ligne

Les populations locales et autochtones, premières victimes de la destruction des forêts, jouent un rôle central dans cette mobilisation. Sa Majesté Yetina, chef du village Ndik Bassogog et membre du MJC, a souligné l’urgence d’agir pour préserver les écosystèmes : « Les effets néfastes du changement climatique, de la déforestation et de la dégradation des terres nous affectent de façon collective et différenciée. Nos forêts et nos terres sont l’héritage de nos ancêtres et la richesse de nos enfants. Si nous ne les protégeons pas aujourd’hui, que laisserons-nous aux générations futures ? »

De son côté, Marlvin Tankoh, Coordinateur pays de Greenpeace Afrique au Cameroun, a mis en avant les conséquences concrètes du changement climatique sur les populations : « L’augmentation accélérée des températures, l’irrégularité des pluies et la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, comme les inondations qui ont récemment frappé l’Extrême-Nord et le Littoral, menacent directement nos communautés. Il est temps de passer à l’action et de mettre en place des solutions concrètes. »

Un plan d’action structuré autour de quatre axes

Pour répondre à ces défis, le MJC a défini une feuille de route articulée autour de quatre axes stratégiques :

  1. Le plaidoyer : Renforcer l’influence des organisations de la société civile dans l’élaboration des politiques environnementales.
  2. La résilience climatique : Accompagner les communautés locales dans l’adaptation aux impacts du changement climatique.
  3. La finance climatique : Mobiliser des ressources financières pour soutenir les initiatives écologiques.
  4. Le soutien aux peuples autochtones et communautés locales : Mettre en place des mécanismes de protection des droits fonciers et culturels des populations affectées par la déforestation.

Marlvin Tankoh insiste sur la nécessité d’une mobilisation collective : « Un seul bracelet ne tinte pas. Greenpeace Afrique est conscient de l’impact de l’action collective. Nous sommes envahis par diverses crises environnementales et pour y faire face efficacement, il faut agir en bloc. La feuille de route du MJC est désormais prête, place à l’action ! »

Un mouvement en pleine expansion en Afrique

Lancé au Cameroun en juin 2024, le MJC rassemble aujourd’hui près de 50 organisations de la société civile engagées dans la protection de l’environnement. Son influence s’étend désormais à la République démocratique du Congo et au Ghana, avec l’ambition de fédérer un large réseau d’acteurs pour défendre la justice climatique à l’échelle du continent.

Alors que les forêts du Bassin du Congo jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial, cette mobilisation constitue un signal fort en faveur d’une gestion plus durable et équitable des ressources naturelles. Le MJC entend poursuivre son travail de plaidoyer pour que la préservation de cet écosystème devienne une priorité pour les décideurs africains et internationaux.

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