Alors que le Cameroun s’engage dans la relance de sa filière café, la quatrième session du Comité de Pilotage du Projet d’Appui à la Relance de la Filière Café (PARF-CAFE), tenue le 20 mars 2025 à Yaoundé, a permis de dresser un bilan encourageant et de projeter des objectifs ambitieux pour l’année en cours. Avec une production déjà en nette amélioration, le projet compte accélérer ses actions pour redynamiser un secteur stratégique pour l’économie nationale.
Lancé officiellement en septembre 2023 à Kouoptamo, dans la région de l’Ouest, par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), le PARF-CAFE ambitionne de redonner au café camerounais son lustre d’antan. Ce programme s’attaque à plusieurs défis majeurs, notamment la baisse des revenus des producteurs due à une chaîne de commercialisation peu structurée, l’abandon progressif des plantations et le vieillissement des caféiers et des exploitants.
Grâce à une approche intégrée qui associe aussi bien le café robusta que l’arabica, le projet mise sur une amélioration de la qualité de production et une meilleure valorisation du café local. L’enjeu est de rendre la filière plus attractive et compétitive sur le marché national et international.
Des actions concrètes et des résultats prometteurs
Depuis son lancement, le PARF-CAFE a initié plusieurs actions stratégiques. Parmi elles, la mise en place d’un appui en matériel végétal et la formation des pépiniéristes pour garantir un renouvellement efficace des vergers. Des champs-écoles ont été créés afin d’encadrer les producteurs et de diffuser des techniques agricoles modernes.
L’amélioration de la qualité du café a également été au cœur des priorités avec l’implémentation d’innovations dans le traitement post-récolte et la certification des produits. Par ailleurs, la mise en place de brigades locales d’intervention phytosanitaire contribue à lutter contre les maladies affectant les caféiers.
Ces efforts ont déjà commencé à porter leurs fruits. Sur la période 2023-2024, la production nationale de café a connu une augmentation de 1 181,8 tonnes, dont 55,9 tonnes d’arabica et 1 125,9 tonnes de robusta.
Fort de ces premiers résultats, le PARF-CAFE entend intensifier ses actions en 2025. L’un des axes majeurs sera l’enrôlement des producteurs aux différents guichets du Fonds de Développement des Filières Cacao et Café (FODECC), afin de leur faciliter l’accès aux subventions et d’encourager la transition agroécologique.
Une autre priorité sera l’amélioration du système de production et de diffusion des plants. Dans cette optique, les organisations de producteurs (OP) bénéficieront d’un appui en petit matériel et équipement pour l’entretien des pépinières.
L’amélioration post-récolte restera un point central, avec la mise en place de centres pilotes pour un traitement de qualité, permettant ainsi de valoriser l’origine Cameroun sur le marché mondial. Un accent particulier sera mis sur l’autoconsommation du café local, afin de stimuler la demande interne et de promouvoir une culture caféière durable.
En termes de production, l’objectif pour 2025 est ambitieux : atteindre 2 250 tonnes, avec 225 tonnes de café arabica et 2 025 tonnes de robusta.
Un avenir prometteur pour la filière café
Avec une vision claire et des actions structurantes, le PARF-CAFE se positionne comme un levier clé pour la renaissance de la filière café au Cameroun. En mettant en place un cadre favorable aux producteurs et en améliorant la qualité du café local, le projet pourrait bien redonner au pays sa place sur l’échiquier mondial du café. Les défis restent nombreux, mais la dynamique actuelle laisse entrevoir un avenir prometteur pour cette culture emblématique.
