Ciment – Trois nouvelles usines à Édéa pour une production de 12,7 millions de tonnes

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Avec trois nouvelles cimenteries en cours de construction à Édéa, le Cameroun s’apprête à augmenter significativement sa capacité de production de ciment, atteignant 12,7 millions de tonnes par an d’ici fin 2025. Cette expansion vise à satisfaire la demande locale et à renforcer les exportations.

Le Cameroun se positionne comme un acteur majeur dans l’industrie cimentière en Afrique centrale. Le ministre par intérim de l’Industrie, des Mines et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a récemment inspecté trois cimenteries en cours de construction à Édéa, dans la région du Littoral.

Ces unités industrielles, portées par des investisseurs chinois, viendront renforcer l’offre nationale en ciment. La première, Sino Africaine (Sinafcim), en chantier, prévoit une capacité de production d’un million de tonnes par an et entrera en service en avril 2025. La deuxième, Central Africa Cement (CAC), est déjà opérationnelle et produit 1,5 million de tonnes par an. Quant à la troisième, Yousheng Cement, encore en construction sur les rives du fleuve Dibamba, elle ambitionne une production annuelle de 1,8 million de tonnes.

L’inauguration officielle de ces trois nouvelles cimenteries est prévue en juillet 2025, portant à neuf le nombre d’unités de production de ciment au Cameroun.

Un secteur en pleine mutation

L’industrie du ciment au Cameroun a connu une transformation majeure depuis la fin du monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), filiale de Lafarge Holcim Maroc Afrique (LHMA), en 2014. Pendant près d’un demi-siècle, Cimencam régnait sans partage avec une production limitée à 2,3 millions de tonnes.

Mais l’arrivée de nouveaux acteurs, comme le Nigérian Dangote Cement en 2015, puis des groupes marocain (Cimaf), turc (Medcem), portugais (Cimpor) et camerounais (Mira Company), a dynamisé le marché. Aujourd’hui, le Cameroun produit déjà 8,4 millions de tonnes de ciment par an. Avec l’ajout des 4,3 millions de tonnes des nouvelles usines d’Édéa, la production atteindra 12,7 millions de tonnes.

Cette hausse de production dépasse largement la demande nationale, estimée à 8 millions de tonnes par an. Le Cameroun ambitionne donc d’exporter son ciment vers les pays voisins comme le Tchad et la République centrafricaine.

Le prix du ciment toujours élevé

Malgré l’augmentation de l’offre, le prix du sac de ciment de 50 kg reste élevé, oscillant entre 5 100 FCFA et 5 300 FCFA dans les grandes villes comme Douala et Yaoundé. Une situation paradoxale qui s’explique en grande partie par la dépendance à l’importation du clinker, principal intrant dans la fabrication du ciment.

Les industriels et le gouvernement cherchent des solutions pour réduire ces coûts, notamment en développant des alternatives locales au clinker importé. En attendant, les consommateurs espèrent que l’arrivée de ces nouvelles usines entraînera une baisse des prix.

Avec cette montée en puissance de l’industrie cimentière, le Cameroun entend consolider sa place sur le marché sous-régional, tout en répondant aux besoins croissants de son secteur de la construction.

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