Économie et énergie – Le Cameroun face au déclin de ses exportations d’hydrocarbures en 2025

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D’après les analyses de Fitch Solutions, les exportations d’hydrocarbures du Cameroun devraient chuter de 7,5 % en 2025. Cette tendance, largement attribuée à la baisse de la production pétrolière nationale, menace les recettes d’exportation et le budget de l’État.

Les exportations d’hydrocarbures du Cameroun, comprenant le pétrole brut, le gaz naturel liquéfié ainsi que les carburants et lubrifiants, connaîtront un recul estimé à 7,5 % en 2025, selon Fitch Solutions. Cette baisse ramènerait les exportations de 4,63 millions de tonnes en 2023 à environ 4,28 millions de tonnes. Cette contraction s’inscrit dans une tendance préoccupante, notamment en raison de la diminution de la production nationale d’hydrocarbures. Le rapport de Fitch indique que cette production devrait chuter de 1,7 %, impactant principalement le pétrole brut.

Un déclin de la production pétrolière

D’après le « Rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation », la production pétrolière camerounaise passera de 22,9 millions de barils en 2024 à 20,7 millions en 2025, soit une baisse de 9,6 %. Cette réduction de 2,2 millions de barils est due au vieillissement des champs pétroliers du pays. Selon Bareja Youmssi, expert en mines et pétrole, le Cameroun peine à renouveler ses réserves en pétrole. « La baisse de la production est constante. Nos champs pétroliers arrivent à maturité sans que de nouvelles découvertes ne viennent compenser les pertes », explique-t-il.

Des conséquences sur l’économie nationale

Cette diminution des exportations impactera directement les recettes pétrolières du Cameroun, déjà soumises à la volatilité des cours mondiaux. La loi de finances rectificative 2024 prévoit ainsi une baisse des revenus pétroliers à 734,8 milliards de Fcfa en 2025, soit un recul de 8,3 % par rapport aux prévisions initiales. Cette situation risque d’exacerber les défis budgétaires du pays, qui dépend largement des revenus tirés des hydrocarbures pour financer ses dépenses publiques et ses projets de développement. À défaut d’une relance de l’exploration et de la production, le Cameroun devra envisager des stratégies alternatives pour maintenir sa stabilité économique.

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