Grâce à l’appui de ses partenaires techniques et financiers, le Cameroun bénéficie d’une augmentation de 448,174 milliards FCFA de l’enveloppe budgétaire de la Cellule des projets à financement conjoint (CPR-FC). Cette hausse de près de 23 % permettra de lancer et d’accélérer plusieurs projets stratégiques, notamment la modernisation du réseau routier et le développement des corridors économiques.
Le Cameroun renforce ses capacités d’investissement dans les infrastructures routières avec une augmentation substantielle de l’enveloppe budgétaire de la Cellule des projets à financement conjoint (CPR-FC). Approuvée par les partenaires techniques et financiers, notamment la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, la JICA, la Banque islamique de développement (BID), l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne, cette hausse de 448,174 milliards FCFA porte désormais le budget global à 1 957,110 milliards FCFA, soit une progression de 22,89 %. Cette enveloppe supplémentaire servira principalement à financer de nouveaux projets d’envergure, qui visent à désenclaver plusieurs régions et à renforcer les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses voisins.
Parmi les projets majeurs intégrés à cette nouvelle programmation budgétaire figure le projet régional de facilitation du transport et du commerce sur le corridor Cameroun-Guinée équatoriale-Gabon. Il comprend notamment la construction d’un pont sur le fleuve Ntem, essentiel pour fluidifier le trafic sur l’axe Yaoundé-Bata-Libreville et contribuer à l’émergence d’un pôle industrialo-portuaire entre Kribi et Bata. L’exécution de ce projet, bien que validée par la BAD en novembre 2023, reste conditionnée à la signature d’un décret présidentiel habilitant le Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT) à conclure l’accord de prêt.
Un autre projet clé est le Programme d’Appui au Secteur des Transports phase 4 (PAST IV), approuvé en décembre 2024 par la BAD. Il vise à améliorer la performance du réseau routier sur le corridor Douala-Ndjamena, en facilitant les investissements privés dans les secteurs agro-industriel, logistique et du transport. Parmi ses réalisations prévues figurent la réhabilitation de 240,85 km de route entre Ngaoundéré et Garoua, ainsi que l’aménagement de 15 km de voiries urbaines à Ngaoundéré.
L’amélioration de la connectivité nationale et régionale
Outre ces deux grands projets, le Cameroun bénéficiera également du Programme de désenclavement et de connectivité des bassins économiques et transfrontaliers, dont la première phase porte sur la construction de la route Ngoura II-Yokadouma (156 km). D’autres travaux d’aménagement concerneront des axes stratégiques tels que Douala-Bafoussam et Douala-Yaoundé, renforçant ainsi la mobilité entre les principaux pôles économiques du pays. Ces investissements s’inscrivent dans une logique d’intégration régionale, facilitant les échanges entre le Cameroun et ses partenaires commerciaux de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ainsi que de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Un bilan en progression, mais encore insuffisant
Le 4 mars dernier, la 9e session du Comité National de Pilotage des Programmes Routiers Intégrateurs s’est tenue pour évaluer l’avancement des travaux en cours. Si le linéaire exact des routes construites ou réhabilitées en 2024 n’a pas été communiqué, le Ministère des Travaux publics a néanmoins mis en avant les efforts consentis. Depuis la création de la CPR-FC en 2008 jusqu’au 31 décembre 2023, 1 172,54 km de routes ont été construits, dont 355 km réceptionnés définitivement en 2023, bien que l’objectif initial était de 2 315,904 km. Ce retard souligne les défis liés à l’exécution des projets, notamment en matière de mobilisation des fonds, de respect des délais et de gestion des imprévus.
Perspectives pour 2025 : une enveloppe renforcée
Pour 2025, la CPR-FC prévoit un budget de 367,593 milliards FCFA, en hausse de 170,313 milliards FCFA par rapport à 2024.
La quasi-totalité de cette somme (97,72 %) sera consacrée aux investissements, contre seulement 2,26 % pour le fonctionnement. Cette augmentation budgétaire est justifiée par plusieurs facteurs : L’accélération des travaux à fort taux de décaissement, notamment le PAST III (Ring Road) et le PDST-Matazem. L’optimisation des délais d’exécution pour respecter la clôture de certains financements. Le lancement de nouvelles opérations à impact économique important, comme le PARZIK et le PACRI.
L’État camerounais mise sur une exécution rapide et efficace des projets pour combler son retard et renforcer son réseau routier, condition essentielle pour soutenir son développement économique et social.
Si la hausse des financements est une avancée majeure, le défi reste désormais de garantir une bonne gestion des ressources et une exécution efficiente des travaux pour que les bénéfices soient visibles sur le terrain.