Le Cameroun s’apprête à franchir un nouveau cap dans la production cacaoyère. Selon Fitch Solutions, la récolte 2024-2025 devrait atteindre environ 284 595 tonnes, marquant une hausse de 6,7 %. Cette embellie s’inscrit dans un contexte de forte hausse des prix aux producteurs, favorisant un regain d’intérêt pour la culture du cacao. Une dynamique porteuse pour l’économie nationale, avec des exportations en nette progression.
La filière cacaoyère camerounaise connaît une phase de croissance soutenue. D’après les prévisions de Fitch Solutions, la production nationale de cacao devrait bondir de 17 870 tonnes en 2025, atteignant environ 284 595 tonnes. Ce niveau de production rappellerait les pics historiques des campagnes 2020-2021 et 2021-2022, où le Cameroun avait respectivement produit 292 472 tonnes et 295 164 tonnes de fèves. Cette progression s’explique en partie par des conditions favorables pour les producteurs. L’amélioration des techniques agricoles, le soutien des autorités et la structuration du secteur ont contribué à renforcer la capacité de production du pays.
Une envolée des prix qui booste la filière
Le dynamisme observé dans le secteur est directement lié à la hausse spectaculaire des prix aux producteurs. Depuis la campagne 2023-2024, le kilogramme de cacao a atteint des niveaux records, flirtant parfois avec les 6 000 FCFA dans certaines régions. Une rémunération attractive qui encourage les cacaoculteurs à intensifier leur production et à investir davantage dans l’entretien de leurs plantations. Cette tendance devrait se poursuivre au cours de la campagne 2024-2025, créant ainsi un environnement propice à l’accroissement de la production nationale et à l’amélioration des revenus des producteurs.
Un levier économique stratégique
Le cacao demeure l’un des piliers de l’économie camerounaise. En 2023, le pays a exporté plus de 180 000 tonnes de fèves brutes, générant près de 360 milliards de FCFA de recettes, selon l’Institut national de la statistique (INS). La transformation locale du cacao prend également de l’ampleur, avec 49 411 tonnes de pâte et 23 825 tonnes de beurre de cacao exportées sur la même période, représentant respectivement 97,4 milliards et 55,5 milliards de FCFA de revenus.
L’essor de l’industrie locale de transformation est un signal encourageant pour le Cameroun, qui cherche à capter davantage de valeur ajoutée sur le marché international. En consolidant cette dynamique, le pays pourrait non seulement renforcer son poids dans la filière cacao, mais aussi mieux protéger ses producteurs des fluctuations du marché mondial.
Vers une ère de prospérité cacaoyère ?
Avec une production en hausse et des prix soutenus, la filière cacaoyère camerounaise semble entrer dans une phase de prospérité. Toutefois, cette embellie pourrait être freinée par des défis structurels tels que l’accès aux intrants, la modernisation des infrastructures et la volatilité des marchés mondiaux. Pour maintenir cette dynamique, le Cameroun devra poursuivre ses efforts en matière d’accompagnement des producteurs, de promotion de la transformation locale et d’amélioration de la qualité des fèves. Une stratégie qui permettrait au pays de s’affirmer durablement comme un acteur clé du marché mondial du cacao.