Contrairement aux craintes d’une nouvelle flambée des prix des carburants en 2025, le gouvernement camerounais et les analystes de Fitch Solutions estiment qu’aucune hausse ne sera appliquée. Bien que la subvention aux carburants connaisse une réduction drastique, le contexte électoral et la baisse des prix internationaux semblent stabiliser les tarifs à la pompe.
Le projet de loi de finances 2025 du Cameroun prévoit une réduction significative des subventions aux carburants. Après avoir alloué 263 milliards de FCFA en 2024, le gouvernement ramènera ce soutien à seulement 15 milliards de FCFA en 2025. Une décision qui, en temps normal, aurait pu entraîner une hausse automatique des prix à la pompe. Cependant, cette fois-ci, les autorités affirment qu’il n’y aura aucun impact sur le consommateur.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a tenu à clarifier la situation dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux fin décembre 2024 : « Beaucoup ont vu que la subvention baisse et en ont déduit que cela entraînerait une augmentation des prix du carburant. Mais c’est faux ! La subvention diminue parce que les prix sur le marché international sont en baisse. »
L’année 2025 étant une année électorale au Cameroun, le gouvernement cherche à éviter tout mécontentement populaire lié à une hausse des prix du carburant, un facteur souvent déclencheur de tensions sociales. Fitch Solutions, filiale du groupe Fitch, souligne dans son rapport de février 2025 que « nous ne prévoyons pas une autre réduction des subventions aux carburants en 2025 », sous-entendant ainsi qu’aucune hausse des prix ne devrait survenir cette année.
Ce point de vue est partagé par Fitch Ratings, qui, dès novembre 2024, estimait que « compte tenu de l’importance de la stabilité sociale et de l’élection présidentielle, nous supposons que le gouvernement n’augmentera pas les prix du pétrole en 2025. »
Les années précédentes, le Cameroun avait procédé à des augmentations successives des prix du carburant : +21 % en 2023 et +15 % en 2024. Ces ajustements faisaient partie d’une politique de réduction progressive des subventions, imposée notamment par les exigences budgétaires et les recommandations des institutions financières internationales.
Mais en 2025, l’équation est différente. La baisse des subventions ne se traduira pas par une hausse des prix grâce à la tendance à la baisse du marché international. Cette situation permet au gouvernement de préserver l’équilibre social sans supporter un coût budgétaire trop élevé.
Si cette prévision se confirme, 2025 marquera une pause dans la hausse des prix du carburant. Toutefois, la question reste posée pour les années à venir. Après l’élection présidentielle, le gouvernement pourrait être amené à réajuster sa politique, notamment si les prix du pétrole venaient à remonter sur le marché international.
Pour l’instant, les automobilistes camerounais peuvent souffler : aucun relèvement des prix des carburants n’est à l’ordre du jour pour 2025. Une annonce qui pourrait apporter un peu de répit aux ménages déjà affectés par l’inflation des dernières années.