Jean-Patrick KETCHA – « Nous assumons notre volonté de contribuer au développement de notre pays »

Jean-Patrick KETCHA
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Fort de la dynamique impulsée par la plate-forme REMA et soutenu par les missions économiques du Business Connect Cameroun, nous affirmons notre rôle d’acteur incontournable dans la transformation économique du pays. Du cœur des villes jusqu’aux zones les plus reculées, nous activons les PME locales, les guidons et les préparons à devenir les catalyseurs du changement dans leurs territoires. Aux côtés des grands leaders et partenaires, nous bâtirons un futur audacieux où chaque PME/TPE, en défiant les obstacles, devient un levier puissant pour la croissance nationale.

Pouvez-vous nous parler davantage de REMA et de votre vision pour le développement des PME dans les territoires ? Quelles sont les valeurs qui guident votre organisation ?

REMA place l’humain au cœur de sa mission. Nous croyons fermement que le développement économique doit aller de pair avec un développement humain et durable ; il s’agit avant tout de permettre à chacun de mieux vivre sur son territoire. Notre vision est ambitieuse : devenir le premier acteur, tant en nombre d’entreprises qu’en impact mesurable et chiffré, pour les TPE/PME sur le terrain y compris en zone rurale. Pour y parvenir, nous nous concentrons sur trois types de ressources essentielles :

Les ressources financières, indispensables pour permettre aux entreprises d’investir, de se moderniser et de conquérir de nouveaux marchés.

Les ressources humaines. Le capital humain est notre force. Former, retenir et valoriser les talents est crucial pour répondre aux enjeux locaux et pour favoriser une culture d’innovation.

Et enfin, les ressources techniques car l’accès aux technologies et aux compétences techniques permet d’améliorer la productivité et d’optimiser les processus, garantissant ainsi une compétitivité accrue.

Ces ressources, accompagnées d’une transparence totale dans notre gouvernance – ouverte à tous les niveaux – et d’un engagement envers le bien-être collectif, nous permettent de créer une valeur réelle et utile pour nos concitoyens. Nous portons la notion de « patriotisme territorial », un mix d’attachement à nos régions, de maîtrise de leurs enjeux et d’engagement à long terme, plaçant ainsi les PME camerounaises au cœur du développement de nos territoires.

Comment a été votre expérience lors de la mission économique BCCF 2024 ? Quelles opportunités et défis avez-vous rencontrés pour les PME camerounaises ?

La mission BCCF 2024 n’a pas seulement confirmé la pertinence de notre présence sur la scène internationale, elle a renforcé l’impératif d’exister dans ce monde ouvert et compétitif. Nos échanges, notamment avec le patronat francophone via le GPF et Monsieur Stéphane Tiki, ont souligné l’urgence d’un accompagnement structuré face aux défis multiples, tels que le respect des normes internationales et l’accès aux financements. En parallèle, nos interventions à Francotech, au salon BIG et auprès de la plateforme EUROQUITY de BPI France illustrent parfaitement la nécessité pour nos PME de se doter d’outils modernes et compétitifs pour évoluer dans un environnement exigeant et en constante mutation.

Quels retours avez-vous eus des entreprises françaises avec lesquelles vous avez échangé lors de cette mission ? Y a-t-il des pistes de collaboration qui se dessinent ?

Les retours ont été clairs et pragmatiques : au-delà de la capacité à innover et d’un solide appui financier, c’est la transparence organisationnelle et le respect des normes qui permettront de conquérir les marchés. Les nouvelles normes européennes, bien qu’exigeantes, représentent pour nous un défi stimulant à relever. Nous insistons sur le fait que la transparence et la conformité aux standards internationaux sont indispensables pour instaurer un climat de confiance, essentiel pour gagner ces marchés. Par ailleurs, nous saluons l’engagement exemplaire de la Délégation de l’Union Européenne au Cameroun, sous la houlette de Son Excellence Jean-Marc Chataigner, et nous sommes convaincus que, ensemble, nous pouvons transformer ces échanges en de solides partenariats.

En tant que responsable de la coordination et de la structuration de REMA, quelles sont les priorités stratégiques que vous souhaitez mettre en avant pour soutenir les PME dans les secteurs d’activité spécifiques ?

Notre rôle est de coordonner et de structurer un écosystème d’entreprises à mission, dédié au bien-être des Camerounais. Le GECAM a déjà fait et fait sa part pour renforcer un tissu économique de TPE solide. Le président Tawamba, alors à la tête du GICAM, avait confié les clés de sa présidence aux jeunes, avec des responsabilités élevées – une initiative qui, bien que les résultats aient été plus que mitigés, a néanmoins lancé une dynamique prometteuse. Nous voulons aller plus loin en nous asseyant à la table des grands patrons et partenaires pour construire ensemble le développement du Cameroun. Nos priorités se déclinent en deux axes stratégiques :

Renforcer la ressource humaine. Notamment encourager la création d’entreprises dédiées à la mutualisation des talents pour dynamiser l’ensemble du tissu entrepreneurial.

Plaider et promouvoir la présence et la contribution des TPE/PME dans les plans de reconstruction régionaux (Septentrion, Nord-Ouest, Sud-Ouest), apportant ainsi une agilité et une réactivité supérieures aux initiatives traditionnelles.

Nous apportons un plus décisif par notre maîtrise fine des acteurs de ces TPE, ce qui nous confère une agilité que les structures plus anciennes peinent à atteindre.

Quels sont, selon vous, les principaux obstacles auxquels REMA doit faire face pour aider les PME camerounaises à s’implanter sur le marché international ?

L’internationalisation de nos PME se heurte à plusieurs obstacles structurels comme la compétitivité des produits. Ceci nécessite une montée en gamme et une adaptation constante aux standards internationaux. Puis nous avons L’accès aux financements qui est un défi majeur qui demande une coopération étroite avec les institutions financières internationales.

La conformité aux normes internationales : notamment les nouvelles normes européennes qui posent un défi pour nos entreprises et la visibilité sur les marchés étrangers requérant des stratégies marketing robustes et adaptées.

Pour relever ces défis, nous menons des consultations approfondies afin de développer des standards élevés et des mécanismes de suivi rigoureux. Le futur label REMA Impact sera ainsi un gage de qualité et un véritable moteur de compétitivité pour l’ensemble de nos adhérents. C’est également sur ces sujets que nous sommes en discussion avec nos partenaires, à la recherche d’appuis financiers et techniques pour renforcer notre dispositif.

Comment REMA envisage-t-elle d’améliorer l’accompagnement des PME dans des secteurs d’activité tels que la santé, la culture et le développement durable ? Avez-vous des projets en cours dans ces domaines ?

Notre axe d’action est limpide et opérationnel. Territoire après territoire et jusque dans l’arrière-pays, nous accompagnons les PME pour qu’elles s’installent et deviennent les acteurs dynamiques de leur région. Que ce soit dans la santé, la culture ou le développement durable, nous affirmons qu’une jeune TPE/PME peut réaliser le job. Et si le besoin se fait sentir, nous n’hésitons pas à collaborer avec les structures d’accompagnement pour créer, sous le modèle du startup studio, l’entreprise manquante. Ce dispositif, qui s’appuie sur la compétence locale et sur un accompagnement sur-mesure, permet aux collectivités d’offrir à leurs citoyens un ensemble de services et de biens de qualité, tout en générant une activité économique et un impact humain considérables, dans un contexte de décentralisation où chaque territoire se finance et se dynamise.

Propos recueillis par L.L. 

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