Gestion foncière à Douala – Louis Paul Motazé dénonce des manœuvres troubles autour du foncier

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Lors de l’inauguration du siège de la Trésorerie générale de Douala le 7 mars 2025, le ministre des Finances, Louis Paul Motazé, a ouvertement critiqué la gestion du foncier dans la capitale économique du Cameroun. Pointant du doigt Roger Mbassa Ndine, maire de Douala, et Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, gouverneur de la région du Littoral, il a dénoncé des pratiques qui freinent les investissements de l’État dans la ville.

Dans un discours au ton ferme, Louis Paul Motazé a dénoncé les obstacles rencontrés par l’État dans la mise en œuvre de projets structurants à Douala. Il a notamment fustigé le manque de collaboration franche et totale de la part des autorités locales, évoquant des blocages administratifs et des détournements de terrains affectés à l’État. Parmi les cas mis en lumière, le ministre a évoqué la situation du terrain de 2 hectares situé à New Bell, attribué à la Direction Générale des Douanes par un décret du Premier Ministre en 2015. Prévu pour abriter une cité des Douanes, ce projet s’est heurté à de multiples entraves : ventes illégales de parcelles à des riverains, implantation d’un marché de volaille et aménagements anarchiques. « Alors que le marché lancé a commencé à être exécuté, des intrusions diverses n’ont pas permis qu’il se poursuive », a-t-il regretté.

Un terrain vendu malgré un titre foncier

Autre point de friction : un terrain de 8 859 m² à Bonamoussadi, acquis par la Mutuelle des Inspecteurs et Officiers de Douane auprès de la Maetur depuis 1998. Malgré un certificat d’attribution datant de 2000 et un titre foncier délivré en mai 2024, la Mutuelle n’a toujours pas la pleine jouissance de son bien. Pire encore, une tentative de vente à un tiers a été relevée, en dépit d’un arrêt de la Cour Suprême du 1er décembre 2021 interdisant toute transaction sur ce terrain.

Un appel à l’ordre ferme

Face à ces irrégularités, le ministre des Finances a exigé des autorités locales une coopération sans faille pour permettre la réalisation des projets d’investissement public. Son intervention, en présence des principaux concernés, laisse entrevoir des tensions au sein des pouvoirs publics quant à la gestion foncière à Douala. Reste à savoir si cet appel du ministre suffira à infléchir les pratiques dénoncées et à garantir un accès sécurisé au foncier pour les projets de l’État.

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