Face à une insalubrité grandissante, la Communauté urbaine de Douala (CUD) lance un appel d’offres international pour recruter des entreprises chargées de la collecte, du transport et du traitement des ordures ménagères. Ce marché, estimé à 78,5 milliards de FCFA, est structuré en quatre lots couvrant les différentes communes d’arrondissement de la métropole économique. Toutefois, des défis financiers persistent et pourraient compromettre l’efficacité de cette initiative.
Avec une production quotidienne de 2 700 tonnes de déchets, Douala fait face à une crise de gestion des ordures. Seules 1 800 tonnes sont collectées chaque jour, laissant de nombreuses rues, marchés et espaces publics envahis par les détritus. Pour remédier à cette situation, la Communauté urbaine de Douala (CUD), sous la direction du maire Mbassa Dine, a lancé un appel d’offres international. L’objectif : recruter des entreprises capables de gérer efficacement la collecte, le transport et le nettoyage des déchets urbains. Ce marché, d’un montant total de 78,5 milliards de FCFA, est divisé en quatre lots correspondant à différentes zones de la ville. Les entreprises sélectionnées devront également sensibiliser les populations à la gestion des déchets, un volet essentiel pour assurer la pérennité des efforts engagés.
Répartition des lots et prestations attendues
L’appel d’offres prévoit la répartition des travaux en quatre lots distincts : Lot n°1 : Couvrant Douala 1er et Douala 2ème, il inclut la collecte et le transport des déchets, ainsi que la gestion du centre de transfert de Youpwe, pour un coût de 23,9 milliards de FCFA. Lot n°2 : Dédié à Douala 3ème, avec la gestion du centre de transfert de Nyalla PK10, estimé à 20,5 milliards de FCFA. Lot n°3 : Concernant Douala 4ème, incluant le centre de transfert de Bonaberi, pour 12,6 milliards de FCFA. Lot n°4 : Affecté à Douala 5ème, intégrant le nettoyage des rues et places publiques, pour 21,4 milliards de FCFA. Les entreprises devront également fournir des bacs de collecte de différentes capacités (9m³, 16m³ et 20m³) et assurer un nettoyage régulier des espaces publics.
Le défi du financement
Si cette initiative promet d’améliorer le cadre de vie des habitants, elle se heurte à un obstacle de taille : le financement. Depuis plusieurs années, les retards de paiement ont fragilisé les entreprises en charge de la collecte des déchets. Hysacam, principal opérateur actuel, a plusieurs fois alerté sur l’insuffisance des ressources financières. Pour pallier ces difficultés, un droit d’accises spécial de 0,5 % sur les marchandises importées a été instauré en 2022, avec des fonds centralisés par le Feicom. Toutefois, des tensions de trésorerie au niveau du Compte unique du Trésor retardent leur redistribution, compromettant la continuité des services.
Un avenir incertain ?
L’appel d’offres marque un tournant dans la gestion des déchets à Douala. Mais son succès dépendra de la capacité des autorités à garantir un financement stable et régulier aux entreprises sélectionnées. Sans cela, la ville risque de retomber dans l’insalubrité chronique qui la menace depuis des années.