En lancement simultanée dans les villes de Mayo Darlé, Bankim et Banyo; la caravane spéciale organisée le 05 mars 2025 vise à mobiliser et sensibiliser les femmes du département éponyme sur le rôle qu’elles jouent dans la lutte contre la corruption.
En adéquation avec les activités de prévention, associée aux festivités de la 40 ème édition de la journée internationale de la femme. La caravane initiée par la Conac entend susciter l’adhésion d’une masse critique à l’échelle nationale, laquelle est déterminée à barrer la voie à la corruption. Pour atteindre cet objectif dans le département du Mayo Banyo, des caravanes constituées de femmes iront à l’assaut de lieux stratégiques dans les 3 villes notamment les carrefours, les marchés et les gares routières seront inondés de supports. Divers supports portant l’estampile de la Conac seront distribués singulièrement 300 polos; 300 casquettes; 3000 flyers; 5000 autocollants; 250 sacs et 400 affiches renseignant le rôle de la femme dans la lutte contre la corruption.
Les femmes sont appelées à jouer un rôle significatif dans la lutte contre la corruption. Pour donner une place de choix à leur contribution dans la lutte contre ce fléau, la Commission Nationale Anti-Corruption et le ministère de la promotion de la femme et de la famille ont signé un partenariat le 1er Mars 2024. Selon les termes de ce deal, il est question de renforcer l’implication du secteur femme dans la lutte contre la corruption. Pour rappel, la corruption n’a cessé de progresser au Cameroun, les chiffres de l’exercice 2023 illustrent une tendance haussière.
La femme, chantre de l’éducation populaire
En engageant les femmes du département du Mayo Banyo, Rev Dr Dieudonné Massi Gams, Président de la Commission Nationale Anti-Corruption a rappelé, « Les femmes comptent dans leurs cercles d’influence leurs époux et leurs enfants. Si tant est qu’éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation, l’appropriation de la lutte contre la corruption par la femme est, à coup sûr, l’un des moyens les plus efficaces pour éradiquer de la corruption dans notre pays… Mesdames et chères mamans, allez rappeler à vos enfants, époux et congénères que la corruption :freine le développement économique, sape la démocratie, provoque l’instabilité des institutions accentue les inégalités sociales, viole les droits humains ».
Sous la même coupole, Dada Fadimatou, maire de Mayo Darlé a indiqué que, « Mobiliser les femmes contre la corruption, c’est, en d’autres termes, faire porter la lutte contre ce mal par la cellule familiale, à travers l’éducation à l’intégrité et la sensibilisation de proximité aux méfaits de la corruption. Ce qui doit être le lot quotidien d’une collectivité soucieuse de l’épanouissement de sa population comme la nôtre… La corruption est reconnue comme étant l’un des fléaux qui sape assez sérieusement les efforts de développement. Comme telle, elle doit être considérée comme le premier ennemi des Collectivités Territoriales Décentralisées qui œuvrent au quotidien pour le bien-être de leurs populations respectives ».
Une lutte acharnée aux chiffres inquiétants
À en croire les données du rapport 2023 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun, l’Etat a subi un préjudice financier de 114 milliards de Fcfa. Dans la même veine 7548 dénonciations de pratiques de corruption ont été reçues par l’institution CONAC, lesquelles ont provoqué 35 actions par voie d’interventions rapides et 16 investigations d’un montant estimé à 69 milliards de F CFA.
Au volet des contributions, le Tribunal Criminel Spécial s’est illustré avec 23 arrêts de justice chiffrés à 38,5 milliards de FCFA. Le Conseil de Discipline budgétaire et financière a quant à lui rendu 20 décisions pour 14,9 milliards de FCFA. En ce qui concerne, les Marchés Publics, 43 entreprises ont été exclues de la Commande publique. En matière de renseignement financier, l’ANIF a transmis aux juridictions et autorités compétentes 447 rapports relatifs à des mouvements de fonds suspects de l’ordre de 1665 milliards de FCFA. Le Rapport 2023 fait également état de 9925 agents publics sanctionnés. Au regard de ces chiffres, la femme est plus que jamais interpellé, car bannir la corruption au Cameroun, est un pas de plus vers le développement du pays.