Hôtellerie et du Tourisme – Une avancée sociale majeure pour les travailleurs du secteur hôtelier

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Le Cameroun franchit un cap décisif dans la protection des droits des travailleurs du secteur de l’hôtellerie et du tourisme. La convention collective nationale révisée, signée officiellement le 3 mars 2025 par le Syndicat patronal des industries de l’Hôtellerie et du Tourisme (SPIHT), apporte des réformes significatives. Revalorisation des salaires, hausse des indemnités de fin de carrière, meilleure couverture sociale et reconnaissance des compétences sont au cœur de cette refonte qui ambitionne d’améliorer les conditions de travail et d’accroître l’attractivité du secteur.

La signature de la version révisée de la Convention collective nationale de l’hôtellerie et du tourisme marque un tournant pour les employés du secteur. Après plusieurs mois de discussions, le SPIHT a entériné une série de réformes visant à améliorer la protection sociale, les avantages salariaux et la reconnaissance de l’expérience professionnelle des travailleurs. « Aujourd’hui, nous concrétisons notre engagement envers nos employés. Cette convention collective est désormais une réalité qui va transformer positivement notre industrie », a déclaré Chantal Lewat, Présidente nationale du SPIHT, lors de l’annonce officielle.

Cette réforme touche un large éventail d’établissements : hôtels, restaurants, bars, dancings, cafés et services de catering. Les nouvelles mesures s’inscrivent dans une dynamique de modernisation du secteur, avec pour objectif de le rendre plus attractif et compétitif tant sur le plan national qu’international.

L’un des apports majeurs de cette convention est la revalorisation de la grille salariale, avec des hausses allant de 3,7 % à 42,8 % selon les catégories. Cette augmentation vise à assurer une rémunération plus équitable et à reconnaître les compétences des employés.

Par ailleurs, la nouvelle convention prévoit une augmentation du taux de calcul de l’indemnité de fin de carrière. Désormais, les employés ayant entre 0 et 10 ans d’ancienneté bénéficieront d’un taux de 45 %, contre 30 % auparavant. Ceux ayant 11 ans et plus verront ce taux porté à 50 %. Une mesure qui permet aux travailleurs de mieux préparer leur retraite et d’assurer une transition plus sereine après leur carrière. En parallèle, des montants forfaitaires ont été introduits pour la prime de panier de nuit, oscillant entre 2 250 FCFA et 2 500 FCFA par jour, selon la catégorie des travailleurs.

Les nouvelles dispositions accordent davantage de flexibilité aux employés, notamment en cas de maladie ou d’accident non lié au travail. Le délai pour informer l’employeur passe de trois à cinq jours, offrant ainsi plus de marge aux travailleurs en situation d’urgence médicale. D’autre part, certains événements personnels bénéficient désormais d’un allongement des congés. C’est le cas du baptême d’un enfant, qui accorde désormais deux jours de congé au lieu d’un seul.

Autre avancée notable : l’augmentation des minimas liés aux frais de mission, qui progressent de 33 %. Cette hausse vise à mieux couvrir les dépenses des employés lorsqu’ils sont amenés à effectuer des déplacements professionnels.

La convention révisée met également un accent particulier sur la validation de l’expérience professionnelle. Un cadre spécifique est mis en place pour permettre une meilleure reconnaissance des acquis et des années d’expérience accumulées dans le secteur. Cette mesure s’accompagne d’un accès élargi à la formation continue, garantissant aux travailleurs l’opportunité de se perfectionner et de s’adapter aux évolutions du marché. L’amélioration de la couverture de santé et l’alignement des normes avec celles de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) viennent renforcer la protection des travailleurs, assurant ainsi une meilleure sécurité sociale pour tous.

Pour le SPIHT, ces réformes sont essentielles pour garantir une meilleure justice sociale et offrir aux employés un environnement de travail plus favorable. Elles permettent également de rendre le secteur plus attractif, en incitant de nouveaux talents à s’y engager. « Ces changements sont cruciaux pour le bien-être des employés et la justice sociale dans notre secteur. Ils s’inscrivent dans une démarche continue de modernisation des pratiques professionnelles », souligne Chantal Lewat.

Avec cette convention collective révisée, le Cameroun pose les bases d’un secteur hôtelier et touristique plus dynamique et compétitif, en mettant l’humain au centre de ses préoccupations.

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