Filière rizicole – Le FKDEA octroie 5,9 milliards de FCFA pour renforcer la production nationale

Partager...

Dans le cadre du Projet de Développement de la Chaîne de Valeur du Riz au Cameroun (PDCVRC), le gouvernement camerounais et le Fonds Koweïtien pour le Développement Économique Arabe (FKDEA) ont signé, ce 28 février 2025, un accord de prêt d’un montant de 5,9 milliards de FCFA. Ce financement s’inscrit dans la politique d’Import-Substitution du pays et vise à accroître la productivité rizicole nationale pour assurer l’autosuffisance alimentaire et réduire la dépendance aux importations.

L’agriculture camerounaise franchit une nouvelle étape dans son processus de transformation avec la signature d’un accord de prêt entre le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), Alamine OUSMANE MEY, et le Directeur Général du FKDEA, Waleed AL-BAHAR. L’événement s’est déroulé en présence du Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel MBAIROBE, et du Directeur de la Région Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds, Thamer AL FAILAKAWI.

D’un montant de trois millions de dinars koweïtiens, soit environ 5,9 milliards de FCFA, ce financement contribuera à la mise en œuvre du Projet de Développement de la Chaîne de Valeur du Riz au Cameroun (PDCVRC). Ce projet vise à dynamiser la filière rizicole nationale en améliorant la production, en renforçant les capacités des agriculteurs et en facilitant l’accès aux infrastructures et aux services agricoles.

Lors de la cérémonie de signature, le MINEPAT a souligné l’importance de ce financement dans la mise en œuvre de la politique d’Import-Substitution, qui vise à réduire la dépendance du Cameroun aux importations et à renforcer sa souveraineté alimentaire. « Il est question d’améliorer la productivité et la production dans la filière, de soutenir les riziculteurs, de garantir l’autosuffisance et la sécurité alimentaire dans notre pays, et d’exporter le surplus de la production vers des destinations sous-régionales et internationales », a-t-il déclaré.

Le projet englobe plusieurs axes d’intervention, notamment la modernisation des techniques agricoles, le développement des infrastructures de désenclavement des bassins de production et l’amélioration des conditions de vie des riziculteurs. En permettant aux petits exploitants d’accéder à des équipements et à un accompagnement technique, cette initiative devrait considérablement améliorer les rendements et la qualité du riz produit localement.

Le PDCVRC est un projet d’envergure, dont le coût global s’élève à près de 98 milliards de FCFA. Il est cofinancé par plusieurs institutions internationales, notamment la Banque Islamique de Développement (chef de file des bailleurs) à hauteur de 53 milliards de FCFA, le Fonds de l’OPEP pour un montant de 14,99 milliards de FCFA, la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) avec 12 milliards de FCFA, et le Fonds Koweïtien avec son apport de 5,9 milliards de FCFA. L’État du Cameroun contribue également au projet avec un financement de contrepartie de 2,45 milliards de FCFA.

Le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) assure la maîtrise d’ouvrage de ce vaste programme, qui prévoit également la construction d’infrastructures agricoles et l’amélioration des conditions d’accès aux services sociaux de base pour les communautés rurales impliquées dans la riziculture.

Ce nouvel engagement du FKDEA vient s’ajouter à d’autres projets financés par l’institution au Cameroun dans des secteurs stratégiques tels que les transports, l’éducation et la santé. Parmi ces réalisations figurent la construction des routes Sangmélima-Djoum, Olama-Kribi et Ayos-Bonis, ainsi que l’équipement de l’hôpital régional de Mbalmayo et la construction du Lycée technique professionnel d’Ekounou. Le MINEPAT a exprimé le souhait de voir cette coopération s’intensifier, notamment en faveur des Petites et Moyennes Entreprises (PME) camerounaises, qui jouent un rôle clé dans le développement économique du pays.

La signature de cet accord intervient dans le cadre de la visite de haut niveau des responsables du FKDEA au Cameroun, du 27 février au 1er mars 2025. Durant leur séjour, ils ont échangé avec les autorités camerounaises et les parties prenantes sur les modalités de mise en œuvre du PDCVRC. Avec ce financement et l’implication de plusieurs partenaires internationaux, le Cameroun ambitionne de transformer durablement sa filière rizicole et de réduire sa dépendance aux importations de riz, qui pèsent lourdement sur sa balance commerciale. La concrétisation de ce projet pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans la quête du pays pour l’autosuffisance alimentaire.

Related posts