Rencontres Économiques du Cameroun – Un plan d’action pour une transformation économique efficace

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Les Rencontres Économiques du Cameroun (REC) 2025, tenues à Yaoundé du 26 au 27 février, ont permis de dégager des recommandations stratégiques visant à lever les obstacles entravant le développement économique. Huit ateliers thématiques ont produit plus de 70 recommandations, couvrant des secteurs clés tels que l’agribusiness, la fiscalité, l’énergie, la gouvernance, les infrastructures, le numérique, le financement des PME et l’employabilité des jeunes.

Agribusiness : vers une transformation structurelle

L’atelier sur l’agribusiness a mis en avant la nécessité de renforcer les politiques agricoles et l’import-substitution. Parmi les recommandations phares : La mise en place d’un cadre permanent de concertation entre le gouvernement et le secteur privé. L’octroi de subventions pour la mécanisation agricole. L’accélération de la réforme foncière et la promotion de la consommation locale à travers le label « Made in Cameroon ».

Fiscalité et douanes : une meilleure cohérence avec la politique économique

Les experts ont insisté sur la nécessité de garantir une fiscalité prévisible et incitative. Il est ainsi recommandé : De doter les parlementaires d’outils d’évaluation de la cohérence entre la politique économique et fiscale. De rationaliser les taxes parafiscales et d’assurer un dialogue permanent entre les administrations fiscales et les opérateurs économiques. De finaliser la réforme de la loi fiscale de 2013 et de revoir certains taux jugés inadaptés.

Énergie et industrie : une politique énergétique adaptée aux ambitions industrielles

L’accès à une énergie compétitive est un enjeu crucial pour l’industrie camerounaise. À cet effet, les recommandations portent sur : Le développement d’un mix énergétique incluant le gaz et le solaire. La libéralisation effective de la production et de la commercialisation de l’énergie. L’assainissement de la gouvernance de Sonatrel et une meilleure implication des collectivités locales dans la gestion énergétique.

Gouvernance et compétitivité des entreprises : des réformes nécessaires

L’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et privées repose sur : L’édiction de règles adaptées au contexte socioculturel camerounais. L’introduction de l’éthique et de la lutte contre la corruption dès l’éducation de base. L’application stricte des sanctions contre la corruption dans les services publics.

Infrastructures : un investissement intensif pour la croissance

La modernisation des infrastructures est perçue comme un levier de croissance. Les recommandations incluent : Le renforcement des partenariats public-privé (PPP) et la réforme du CARPA. La simplification des procédures réglementaires pour accélérer l’exécution des projets. La mise en place d’un programme de réhabilitation des routes impliquant le secteur privé.

Transformation numérique : un impératif pour l’administration et les entreprises

Le retard numérique du Cameroun doit être comblé par des mesures telles que : La création d’un portail gouvernemental des services. L’établissement d’une entité indépendante pour la transformation numérique. La mise en place d’un Conseil National du Numérique (CNN) pour piloter cette mutation.

Financement des PME : un soutien accru au secteur privé

Pour améliorer l’accès des PME au financement, les propositions suivantes ont été faites : Renforcer l’éducation financière des dirigeants d’entreprises. Mettre en place des plateformes de dialogue entre PME et banques. Multiplier les fonds de garantie et encourager les financements alternatifs.

Employabilité des jeunes : adapter la formation aux besoins du marché

L’amélioration de l’employabilité passe par : Une refonte des programmes de formation pour les aligner sur les besoins du marché. L’introduction de l’éducation à l’entrepreneuriat dès l’école. Le renforcement des incitations aux stages et à l’apprentissage en entreprise.

Des recommandations globales pour une mise en œuvre efficace

En complément des recommandations sectorielles, trois mesures transversales ont été proposées : Adapter la stratégie de développement aux réalités géopolitiques et économiques. Restructurer le dispositif de suivi-évaluation sous un modèle participatif intégrant le secteur privé. Mettre en place un comité de monitoring sous l’égide du Premier ministre.

Ces recommandations ambitieuses, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient permettre au Cameroun d’accélérer sa transformation économique et de renforcer sa compétitivité sur la scène régionale et internationale.

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