La Société sucrière du Cameroun (Sosucam) fait face à une crise majeure après que des émeutes ont ravagé près de 970 hectares de ses plantations, entraînant des pertes évaluées à 5 milliards de FCFA. Malgré ces défis, l’entreprise assure que les besoins du marché seront couverts, notamment durant le Ramadan.
La Sosucam, leader de l’industrie sucrière au Cameroun, a subi des dommages considérables suite à une grève des coupeurs de canne qui a dégénéré en violences. Près de 970 hectares de champs ont été incendiés, entraînant la perte de 50 000 tonnes de sucre. Jean-François Ntsama-Etoundi, directeur général adjoint de Sosucam, a estimé les pertes financières à environ 5 milliards de FCFA. Ces chiffres pourraient être révisés à la fin de la campagne sucrière, prévue pour la mi-mai 2025. Malgré la destruction de 5 000 à 6 000 tonnes de sucre premium destiné à l’industrie brassicole, la Sosucam dispose encore de 30 000 tonnes de sucre en stock. Selon le DGA, cette réserve est suffisante pour satisfaire la demande nationale, y compris pendant le Ramadan, écartant ainsi tout risque de pénurie dans les semaines à venir.
Pour compenser le départ des travailleurs suite à la grève et maintenir ses objectifs de production, la Sosucam a lancé une campagne de recrutement de 600 ouvriers agricoles. Cette initiative vise à assurer la continuité des opérations et à stabiliser la production malgré les récents événements.
Fondée en 1964, la Sosucam est une filiale à 74 % du groupe français Somdiaa et à 26 % de l’État camerounais. Avec 8 000 emplois directs et indirects et une masse salariale annuelle de 14 milliards de FCFA, l’entreprise joue un rôle crucial dans l’économie nationale. Cependant, elle peine à satisfaire la demande nationale de sucre, estimée à 300 000 tonnes par an, obligeant régulièrement l’État à autoriser des importations pour combler le déficit. Les récentes destructions ajoutent une pression supplémentaire sur une industrie déjà confrontée à des défis majeurs.