Lancé officiellement à Yaoundé le 13 février 2025, le projet de Redressement Économique et Social Inclusif du Lac Tchad (RESILAC 2) ambitionne de renforcer la résilience des populations vulnérables du bassin du Lac Tchad. Financé par l’Union Européenne et l’Agence Française de Développement à hauteur de 38,4 millions d’euros, il vise à améliorer l’accès aux services de base, soutenir l’économie locale et promouvoir la cohésion sociale dans trois pays : le Cameroun, le Nigeria et le Tchad.
La deuxième phase du projet RESILAC a été officiellement lancée par le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), Alamine OUSMANE MEY, lors d’une cérémonie qui a rassemblé membres du gouvernement, partenaires techniques et financiers, ainsi que des ONG impliquées. Ce programme de grande envergure, qui s’étend sur la période 2024-2028, intervient dans un contexte marqué par des défis sécuritaires, climatiques et économiques affectant les populations locales. Son objectif principal est d’apporter des solutions durables aux communautés fragilisées en misant sur l’inclusion sociale, le développement économique et la bonne gestion des ressources naturelles.
Le RESILAC 2 repose sur trois composantes essentielles :
L’accès aux services de base et à l’inclusion sociale
Cette première composante cible les populations déplacées, rapatriées, réfugiées ainsi que les communautés hôtes vulnérables. Elle prévoit le renforcement de l’accès à l’eau potable, à l’éducation et aux soins de santé, tout en encourageant l’insertion socio-économique des populations affectées.
Le renforcement des capacités des acteurs locaux
Un volet crucial du projet vise à accompagner les autorités locales, les organisations communautaires et la société civile pour favoriser la cohésion sociale et une gestion concertée des ressources naturelles. Cette approche participative est essentielle pour instaurer un climat de paix et de développement durable.
L’appui à la relance économique et aux échanges transfrontaliers
La dernière composante met l’accent sur l’emploi et le développement des systèmes de production agricoles, pastoraux et halieutiques adaptés aux défis du changement climatique. L’entrepreneuriat et les initiatives locales seront soutenus afin de stimuler la croissance économique et l’autonomie des populations, notamment les jeunes et les femmes.
Un projet aux ambitions régionales
Le projet RESILAC 2 intervient dans trois pays du bassin du Lac Tchad : le Cameroun, le Nigeria et le Tchad, avec un accent particulier sur la région de l’Extrême-Nord au Cameroun. Les communes de Dargala, Mindif, Mora, Koza et Tokombéré bénéficieront directement des actions mises en œuvre. Dans son allocution, le Ministre Alamine OUSMANE MEY a souligné l’importance de la participation des populations locales et de la collaboration entre les différents acteurs. « Le projet RESILAC s’inscrit ainsi dans le vaste chantier de développement économique et social si cher au Président de la République, SE. Paul BIYA », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’un suivi rigoureux des actions engagées.
Des résultats encourageants et une vision d’avenir
La première phase du RESILAC, mise en œuvre entre 2018 et 2022, a déjà apporté des avancées significatives. Financé à hauteur de 36,1 millions d’euros, le programme a touché plus de 159 000 bénéficiaires dans quatre pays, dont 44 800 personnes au Cameroun. En mobilisant des ONG telles qu’Action Contre la Faim, CARE International et Groupe URD, il a permis de renforcer la résilience des communautés locales face aux crises. Avec RESILAC 2, les ambitions sont encore plus grandes. En mettant l’accent sur l’autonomisation économique, la gestion durable des ressources et la promotion de la paix sociale, ce projet aspire à être un modèle de développement inclusif pour toute la région du Lac Tchad.