Mokom Ndi Ndzah – Vers une gestion optimisée de la dette et des investissements

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Le Cameroun fait face à des défis économiques majeurs, notamment en matière de dette publique et de financement des infrastructures. Mokom Ndi Ndzah, Directeur Général de Stoneshed Asset Management, propose une vision éclairée pour renforcer la résilience financière du pays. De la restructuration de la dette aux partenariats public-privé, en passant par la privatisation ciblée, il explore des solutions pragmatiques pour un avenir prospère.

Le poids de la dette publique camerounaise s’élève à environ 45 % du PIB, soit un niveau inférieur à la moyenne de 60 % en Afrique subsaharienne. Toutefois, son service absorbe près de 30 % des recettes publiques, limitant les investissements essentiels. Avec 60 % de cette dette étant extérieure, le pays est exposé aux fluctuations monétaires et à la hausse des taux d’intérêt. Pour Mokom Ndi Ndzah, la dette n’est pas un problème en soi si elle est bien gérée et orientée vers des investissements productifs. Il préconise trois stratégies : Rééquilibrer la dette en faveur de financements longs et moins coûteux. Optimiser la collecte fiscale en digitalisant le système et en luttant contre l’informalité, ce qui pourrait générer 500 milliards de FCFA par an. Développer un marché financier local plus dynamique pour refinancer la dette via des obligations domestiques.

Les PPP : une solution pour financer les infrastructures

Avec un besoin d’investissement estimé à 10 000 milliards de FCFA pour moderniser ses infrastructures, le Cameroun ne peut se reposer uniquement sur des financements publics. Mokom Ndi Ndzah plaide pour un recours accru aux partenariats public-privé (PPP) afin de partager les coûts et les risques. Des exemples concrets de PPP réussis incluent l’autoroute Douala-Yaoundé et l’extension du port de Kribi. Dans le secteur de l’énergie, où seulement 62 % des Camerounais ont accès à l’électricité, l’investissement privé dans les énergies renouvelables pourrait accélérer l’électrification du pays.

Toutefois, pour attirer ces investisseurs, il est crucial de renforcer la transparence et d’assurer un cadre réglementaire stable.

Subventions et privatisation : des réformes nécessaires

Le Cameroun dépense chaque année près de 800 milliards de FCFA en subventions, notamment pour les carburants et l’électricité. Si ces aides protègent les ménages, elles pèsent lourdement sur les finances publiques. Mokom Ndi Ndzah suggère une approche plus ciblée, en concentrant les subventions sur les ménages à faibles revenus et en investissant davantage dans des secteurs porteurs comme l’agriculture industrielle et les énergies renouvelables. Concernant la privatisation, il plaide pour une stratégie visant à créer des champions nationaux. Plutôt que de vendre les entreprises publiques aux multinationales, l’État pourrait : Privilégier les investisseurs locaux pour conserver la valeur ajoutée au Cameroun. Utiliser la BVMAC (Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale) pour lever des capitaux tout en gardant le contrôle stratégique. Associer des entreprises étrangères pour apporter savoir-faire et technologies sans céder totalement la souveraineté économique.

Un avenir prometteur avec une stratégie économique adaptée

Malgré ces défis, Mokom Ndi Ndzah reste optimiste. Le Cameroun bénéficie de fondamentaux solides : Un PIB d’environ 45 000 milliards de FCFA. Une position géographique stratégique en Afrique centrale. Une population jeune et dynamique, source d’innovation et de croissance.

Pour assurer un avenir prospère, il préconise trois actions prioritaires :

  1. Améliorer la gouvernance économique avec plus de transparence.
  2. Dynamiser le marché financier pour un meilleur accès aux capitaux.
  3. Encourager les investissements privés avec un cadre stable et incitatif.

Avec une gestion rigoureuse et des décisions économiques stratégiques, le Cameroun a toutes les cartes en main pour devenir un moteur de croissance en Afrique.

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