À la tête de MTN Cameroun dès le 1ᵉʳ mars, Wanda Matandela s’attaque à un défi majeur : améliorer la qualité des services face aux critiques des consommateurs. Entre investissements massifs, modernisation des infrastructures et exploration de nouvelles solutions technologiques, le nouveau directeur général veut repositionner l’opérateur comme leader incontesté du marché camerounais.
Le 1ᵉʳ mars 2025, Wanda Matandela prendra officiellement les rênes de MTN Cameroun, succédant à Mitwa Kaemba Ng’ambi. Son arrivée intervient dans un contexte où les plaintes des abonnés sur la qualité du réseau et des services se multiplient. Sous la pression du gouvernement et des consommateurs, l’opérateur est sommé d’améliorer ses prestations pour rester compétitif face à Orange, Camtel Mobile et Nexttel. Dès son entrée en fonction, le nouveau DG a affiché sa volonté de faire de la qualité de service une priorité. Lors de ses rencontres avec les autorités camerounaises, il a exposé une feuille de route ambitieuse axée sur l’investissement dans l’infrastructure, la diversification des solutions technologiques et une meilleure sensibilisation des abonnés aux services offerts.
Pour répondre aux défis de connectivité et de performance du réseau, MTN Group a annoncé en décembre 2024 un investissement de 62 milliards de FCFA (environ 100 millions de dollars) pour moderniser son réseau au Cameroun. Ce montant, presque deux fois supérieur à celui investi l’année précédente, s’inscrit dans un programme plus large de 187 milliards de FCFA (300 millions de dollars) sur trois ans. Depuis son implantation au Cameroun, MTN affirme avoir mobilisé plus de 540 milliards de FCFA pour renforcer son infrastructure télécoms. Ces efforts devraient permettre d’optimiser la couverture réseau, en particulier dans les zones à forte densité, et d’améliorer la qualité de l’expérience utilisateur.
L’un des principaux défis que devra relever Wanda Matandela est la dépendance de MTN à la dorsale nationale de fibre optique fournie par Camtel. Son état de dégradation impacte directement la qualité des services. Pour pallier cette situation, MTN pourrait explorer des solutions alternatives comme le satellite ou encore le déploiement de nouvelles infrastructures propres. Un autre enjeu majeur reste l’alimentation en énergie des sites télécoms. Les coupures fréquentes d’électricité perturbent la continuité du service. Le recours aux énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire, pourrait être une piste à explorer pour garantir une meilleure stabilité du réseau.
Au-delà des infrastructures, MTN Cameroun doit également répondre aux attentes des abonnés en matière de tarification. La cherté des services reste une préoccupation majeure des consommateurs. Le nouvel homme fort de l’opérateur devra trouver un équilibre entre rentabilité et accessibilité, notamment en proposant des offres plus compétitives et adaptées aux réalités du marché camerounais. En intensifiant la communication et la sensibilisation sur ses services, MTN espère aussi améliorer l’expérience utilisateur. L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) insiste sur la mise en place d’outils de mesure de la qualité de l’expérience (QoE) pour un suivi plus précis des performances du réseau.
Avec 11,5 millions d’abonnés au troisième trimestre 2024, MTN Cameroun conserve la plus grosse part du marché. Mais pour rester en tête face à Orange et aux autres concurrents, l’opérateur doit impérativement redresser la barre en matière de qualité de service. Wanda Matandela arrive donc avec de grandes ambitions. Son défi sera non seulement d’améliorer l’expérience client, mais aussi de renforcer la position de MTN comme acteur clé du numérique au Cameroun. Son plan d’action sera scruté de près, tant par les autorités que par les millions d’abonnés qui attendent des changements concrets.
