Fonction publique – Près de 300 enseignants révoqués dans le cadre de l’assainissement des effectifs

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Le gouvernement camerounais a révoqué 297 fonctionnaires, dont plus de 280 enseignants du secondaire, portant à 4 324 le nombre total d’agents publics exclus de la Fonction publique. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’opération de comptage physique des personnels de l’État (Coppe), visant à lutter contre les abandons de poste et à rationaliser la masse salariale.

Le 5 février 2025, un décret signé par le secrétaire général des Services du Premier ministre, Séraphin Magloire Fouda, a officialisé la révocation de 297 fonctionnaires. Parmi eux, plus de 280 sont des enseignants des lycées et collèges d’enseignement général et technique, ainsi que des formateurs des écoles normales d’instituteurs. Cette décision intervient après plusieurs alertes du ministère des Enseignements secondaires concernant l’absentéisme de nombreux enseignants. Le 27 janvier dernier, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, avait déjà publié une liste de 1 226 enseignants absents de leurs postes, les sommant de reprendre service avant le 10 février sous peine de sanctions. Une initiative qui s’inscrit dans la continuité de la phase contentieuse de l’opération Coppe.

Lancée il y a plusieurs années, l’opération Coppe vise à identifier et écarter les fonctionnaires fantômes ou absents de leurs postes. Cette nouvelle vague de révocations s’ajoute aux précédentes, portant à 4 324 le nombre total d’agents rayés de la Fonction publique. Si les motifs exacts des radiations ne sont pas précisés, l’abandon de poste semble être la principale cause. Le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, dirigé par Joseph LE, met en avant les économies substantielles que cette mesure permettra de réaliser. En effet, avec un salaire moyen de 180 000 Fcfa par mois pour un enseignant, l’État pourrait économiser près de 50 millions de Fcfa chaque mois, soit environ 600 millions de Fcfa par an. En incluant les primes et autres indemnités, la baisse de la masse salariale annuelle pourrait avoisiner 1 milliard de Fcfa.

Si cette décision permet de réduire les dépenses publiques, elle soulève néanmoins des inquiétudes quant à ses répercussions sur le système éducatif. L’absence de plusieurs centaines d’enseignants risque d’aggraver le déficit de personnel qualifié dans les lycées et collèges, déjà confrontés à des effectifs pléthoriques et un manque de moyens. Le gouvernement devra donc trouver des solutions pour pallier ces départs, notamment en recrutant de nouveaux enseignants ou en optimisant la gestion des ressources humaines dans le secteur de l’éducation.

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