Bvmac – Les investisseurs plébiscitent les obligations 2023 du Cameroun

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Depuis plus d’un an, les obligations de 7 ans émises par l’État du Cameroun en 2023 restent particulièrement prisées à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Malgré des offres d’achat persistantes, leurs détenteurs se montrent peu enclins à s’en séparer, signe d’une confiance durable dans ce titre.

Depuis les séances de cotation des 30 et 31 janvier, puis du 3 février 2025, les investisseurs actifs à la Bvmac peinent à acquérir les obligations à 7 ans de l’État du Cameroun émises en 2023. Le Bulletin officiel de la cote (BOC) révèle que 100 titres étaient recherchés sans qu’aucune offre de vente ne soit enregistrée. Cette tendance n’est pas nouvelle. Depuis l’introduction de ce titre sur le marché, le 23 novembre 2023, son volume d’échange reste limité. À cette date, seulement 892 titres avaient changé de mains, alors que la demande exprimée atteignait 1 592 titres. Ce faible volume d’échange s’expliquait alors par l’animation du marché par les sociétés de bourse, et non par une véritable volonté des investisseurs de vendre leurs obligations.

Dès la deuxième séance de cotation, le 24 novembre 2023, aucun échange n’a eu lieu, malgré des offres d’achat portant sur 700 titres. Un an plus tard, la situation reste inchangée : les détenteurs de ces obligations privilégient une attitude attentiste, témoignant de leur confiance dans le potentiel de valorisation de ce titre.

L’une des raisons expliquant cette réticence à vendre réside dans la stabilité du prix d’achat. Depuis son introduction à la Bvmac, l’obligation 2023-2031 s’échange toujours à 10 000 FCFA, soit son prix d’émission. À ce niveau, aucun détenteur ne réalise de plus-value immédiate. Pourtant, cette situation ne semble pas freiner l’appétit des investisseurs. Beaucoup anticipent une hausse du prix à moyen terme, ce qui justifie leur réticence à céder leurs titres dès maintenant. L’échéance de remboursement étant encore éloignée (fixée à 2031), ils préfèrent conserver leurs obligations en attendant une meilleure valorisation sur le marché secondaire.

L’emprunt obligataire 2023 marque une étape clé dans la stratégie de financement du Cameroun. Il s’agit du premier emprunt à tranches multiples dans la zone Cemac, offrant aux investisseurs une flexibilité accrue : des maturités de 3, 4, 5 et 7 ans, avec des taux d’intérêt progressifs. Cette innovation a permis au Cameroun de lever plus de 176 milliards de FCFA, soit bien au-delà des 150 milliards initialement recherchés. Ce succès témoigne de l’intérêt des investisseurs pour les obligations souveraines camerounaises, malgré le resserrement de la politique monétaire sous-régionale et la hausse des taux d’intérêt.

Le maintien de la demande pour ces titres, plus d’un an après leur introduction en bourse, illustre la confiance des investisseurs dans la solidité des engagements de l’État camerounais. Si la tendance se poursuit, une revalorisation du titre pourrait se dessiner à moyen terme, renforçant ainsi l’attractivité du marché obligataire sous-régional.

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