Lancé pour la période 2024-2026, le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) du Cameroun a déjà mobilisé 800 milliards de FCFA sur un budget total de 1 500 milliards. Cette performance dépasse les objectifs initiaux et laisse présager une accélération du programme dès 2025.
Le gouvernement camerounais, sous la conduite du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), a déjà levé 800 milliards de FCFA pour financer le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah). Cette somme représente 53 % du budget total nécessaire à la mise en œuvre de ce programme sur trois ans (2024-2026). Initialement fixé à 1 371,5 milliards de FCFA, le budget du Piisah a récemment été revu à la hausse pour atteindre 1 500 milliards de FCFA, soit une augmentation de 9,4 %. Il reste donc 700 milliards de FCFA à mobiliser, une tâche qui devrait être assurée par un financement mixte associant l’État, les partenaires extérieurs et le secteur privé, dont la contribution attendue est de 190,5 milliards de FCFA.
Des investissements structurants pour l’économie locale
Les fonds mobilisés sont investis dans trois axes majeurs : L’aménagement des périmètres hydroagricoles, pastoraux et halieutiques, pour garantir des espaces sécurisés et productifs aux agriculteurs, éleveurs et pêcheurs. L’amélioration de la production, de la transformation et de la commercialisation, afin de réduire la dépendance aux importations et renforcer l’autosuffisance alimentaire. L’accès aux financements, aux marchés et à la formation, un volet crucial pour accompagner les acteurs du secteur et favoriser l’innovation. D’ores et déjà, les résultats financiers dépassent les attentes initiales. Le programme tablait sur une mobilisation de 248,49 milliards en 2024 et 511,63 milliards en 2025, soit un total prévisionnel de 760,12 milliards. Avec 800 milliards déjà en place, le Cameroun prend une longueur d’avance sur son plan de financement.
2025, une année clé pour l’accélération du programme
Le gouvernement prévoit une intensification des activités dès 2025. Lors du Conseil de cabinet de janvier, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a insisté sur la nécessité d’un suivi rigoureux du Piisah. Il a demandé au ministre de l’Économie des rapports réguliers sur l’avancement du programme, en mettant en lumière les obstacles éventuels. Par ailleurs, les ministères en charge de l’Agriculture, de l’Élevage et des Pêches ont été appelés à renforcer l’implication des organes opérationnels chargés de l’exécution du projet. Objectif : éviter tout blocage administratif ou financier susceptible de ralentir l’atteinte des objectifs fixés. Avec une stratégie claire et des ressources en cours de mobilisation, le Piisah pourrait marquer un tournant décisif dans la transformation économique du Cameroun, en réduisant significativement la dépendance du pays aux importations agroalimentaires.