Grâce à la réforme de la fiscalité locale entrée en vigueur en janvier 2025, les régions camerounaises bénéficieront de l’intégralité des revenus issus du Droit de timbre aéroportuaire. Estimée à 25 milliards FCFA, cette manne vise à renforcer les ressources des Collectivités territoriales décentralisées et à stimuler le développement local.
Depuis le 1er janvier 2025, le gouvernement camerounais applique une réforme de la fiscalité locale qui fait du produit du Droit de timbre aéroportuaire (DTA) une source de financement exclusive des régions. Cette taxe, perçue lors de l’achat de billets d’avion pour des vols internationaux hors de la zone Cemac, devrait rapporter 25 milliards FCFA cette année. Ce transfert intégral, décidé dans le cadre de la loi des finances 2023, traduit la volonté de l’État de renforcer l’autonomie des Collectivités territoriales décentralisées (CTD).
Une taxation élargie à toutes les classes de voyage
Jusqu’alors limitée aux classes économiques et affaires, la taxe aéroportuaire s’étend désormais aux classes premium et première classe. Le montant varie en fonction de la catégorie : 40 000 FCFA pour la classe économique, 75 000 FCFA pour la classe premium, 120 000 FCFA en affaires, et jusqu’à 300 000 FCFA pour la première classe. Pour les vols régionaux dans la zone Cemac, le droit de timbre est fixé à 25 000 FCFA, tandis que les vols nationaux sont soumis à une taxe de 1 000 FCFA.
Des revenus pour financer le développement local
Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, l’objectif de cette réforme est de doter les régions de moyens financiers supplémentaires. En 2023, les CTD ont bénéficié de 261 milliards FCFA, soit 7,3 % des ressources propres de l’État. L’ambition du gouvernement est de doubler cette part pour atteindre 16 %. Les fonds issus du DTA contribueront ainsi à financer les infrastructures locales et à améliorer les conditions de vie des populations.
Un impact direct sur les infrastructures aéroportuaires
Au-delà de son rôle dans le financement des régions, la taxe aéroportuaire reste essentielle pour le développement des infrastructures aéroportuaires et l’accueil des voyageurs. En impliquant davantage les compagnies aériennes dans la collecte de cette taxe, l’État assure un meilleur rendement tout en élargissant son assiette fiscale. Avec cette réforme ambitieuse, le Cameroun entend non seulement stimuler le développement des CTD, mais aussi renforcer la décentralisation, moteur essentiel du développement territorial.