En 2025, le Cameroun consacre 225,3 milliards FCFA à la lutte contre les changements climatiques, soit 12,10 % du Budget d’investissement public (BIP). Un effort significatif marqué par l’introduction de la budgétisation verte dans la loi de finances, dans un contexte où les catastrophes climatiques se multiplient.
Pour la première fois, la loi de finances 2025 du Cameroun intègre un Document budgétaire sensible au climat (DBSC). Ce mécanisme permet d’évaluer l’impact climatique des dépenses publiques et d’aligner les efforts budgétaires avec les objectifs nationaux et internationaux en matière de protection de l’environnement. Selon ce document, 225,3 milliards FCFA sont alloués aux investissements favorables à la lutte contre les changements climatiques. Ce montant représente 12,27 % des budgets cumulés des neuf administrations pilotes impliquées, notamment les ministères des Travaux publics (Mintp), de l’Agriculture (Minader) et de l’Environnement (Minepded). Il correspond également à 3,11 % du budget général de l’État.
Adaptation, atténuation et biodiversité : une répartition ciblée des fonds
Sur ces investissements, 51,85 % sont dédiés aux initiatives d’atténuation des changements climatiques, principalement concentrées dans les ministères de l’Énergie et des Transports. Les actions d’adaptation, quant à elles, absorbent 47,57 % des fonds et se concentrent exclusivement au Minader et au Mintp, essentiels pour renforcer la résilience face aux crises climatiques. Enfin, 0,57 % du budget est réservé à la préservation de la biodiversité, financée majoritairement par les ministères de l’Environnement, des Forêts et de la Santé publique.
Des engagements renforcés face aux défis climatiques
Cette initiative intervient dans un contexte de multiplication des catastrophes climatiques au Cameroun. L’année 2024 a été marquée par des inondations dans l’Extrême-Nord et l’éboulement meurtrier de la falaise de Dschang dans l’Ouest. Face à ces crises, le gouvernement a réaffirmé son engagement à respecter l’Accord de Paris et à mettre en œuvre des projets climatiques ambitieux. Entre 2020 et 2024, le Cameroun a mobilisé 128,25 milliards FCFA pour ses activités préparatoires dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national (CDN). Près de 71 % de ces ressources ont été obtenues via le Budget d’investissement public, confirmant son rôle crucial dans la réponse aux défis climatiques, énergétiques et sécuritaires.
Lutter contre les changements climatiques, un impératif mondial
Pour le gouvernement, la prise en compte des enjeux climatiques dans les politiques publiques est désormais une priorité incontournable. La budgétisation verte témoigne de cette ambition, en alignant les dépenses de l’État sur les impératifs de préservation de la biodiversité et de durabilité. Alors que les effets des changements climatiques s’intensifient, cette initiative marque un pas important pour le Cameroun, qui réaffirme sa volonté de bâtir un avenir résilient et durable.