Télécommunication – Le Cameroun fixe 2025 pour finaliser le cadre réglementaire de la 5G

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Le Cameroun prépare activement l’arrivée de la 5G en finalisant un cahier des charges qui définira les conditions techniques, juridiques et environnementales pour son déploiement. Cette étape clé, prévue pour 2025, ambitionne de moderniser le paysage numérique national, tout en adressant des défis tels que l’inclusion des zones rurales et l’impact environnemental.

Lors de la présentation de la feuille de route du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), le 23 janvier 2025, Minette Libom Li Likeng a confirmé que le cahier des charges pour l’établissement et l’exploitation des réseaux 5G au Cameroun sera finalisé cette année. Ce document crucial visera à encadrer le déploiement de la 5G en établissant des conditions strictes pour les opérateurs. Un expert en régulation des télécommunications a souligné que ce cahier des charges sera à la fois technique et réglementaire. Il couvrira plusieurs aspects fondamentaux, notamment : L’attribution des licences, par le biais d’appels d’offres ou d’enchères, afin de garantir une gestion équitable du spectre de fréquences. Les normes techniques, pour assurer la conformité aux standards internationaux établis par le 3GPP. Les obligations de couverture, avec une priorité accordée aux zones rurales souvent laissées en marge. La qualité de service, incluant des débits élevés et une faible latence.

Les considérations environnementales, telles que la gestion des ondes électromagnétiques et la réduction de l’impact écologique. Ce cadre vise à aligner le développement numérique du Cameroun avec ses priorités nationales et les opportunités offertes par la 5G, notamment en termes de connectivité rapide, d’innovation technologique et de réduction de la fracture numérique.

Une vision amorcée dès 2024

L’élaboration de ce cadre ne s’est pas improvisée. Dès avril 2024, le Minpostel lançait un appel d’offres pour recruter un consultant chargé d’évaluer les modalités d’accès au spectre 5G. Parmi les missions assignées :  Identifier les meilleures pratiques internationales en matière de déploiement de la 5G. Proposer des modèles économiques pour l’attribution des bandes de fréquences. Adapter les recommandations de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) au contexte camerounais.

Ce travail a été réalisé sous la supervision du Comité Interministériel d’Attribution des Bandes de Fréquences (CIABAF), qui avait déjà identifié en 2022 la bande 3,3-3,8 GHz comme étant propice au déploiement de la 5G.

Les ambitions des opérateurs télécoms

Les principaux opérateurs de télécommunications au Cameroun, MTN et Orange, ont également fait preuve de dynamisme dans cette transition vers la 5G. En 2023, MTN exprimait son ambition de devenir le leader des services 5G dans le pays. « L’introduction de la 5G sur notre réseau fait partie de nos ambitions. Nous sommes convaincus qu’elle apportera plus de modernité et permettra de désengorger les réseaux », déclarait alors Mitwa Ng’ambi, ex-directrice générale de MTN Cameroun.

De son côté, Orange Cameroun a misé sur l’innovation et la sensibilisation. En janvier 2023, l’opérateur inaugurait un laboratoire 5G à Douala, dédié à la formation des jeunes et à l’exploration des opportunités numériques offertes par cette technologie.

Des défis persistants

Malgré ces avancées, plusieurs obstacles restent à surmonter. Parmi eux, le coût élevé des infrastructures, l’accessibilité pour toutes les couches sociales et la couverture des zones rurales encore enclavées. La qualité des services existants, souvent critiquée, devra également être améliorée pour espérer un déploiement réussi. En finalisant son cadre réglementaire d’ici 2025, le Cameroun espère non seulement rattraper son retard technologique, mais aussi positionner la 5G comme un moteur de croissance économique et d’inclusion numérique. Reste à voir si cette ambition se traduira en résultats concrets pour les citoyens et l’économie nationale.

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