Unvda – Une production de riz en hausse mais un défi de transformation persistant

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En 2023, l’Upper Nun Valley Development Authority (Unvda) a produit 21 000 tonnes de riz paddy, enregistrant une hausse de 66 % par rapport à 2022. Toutefois, cette performance ne représente que 21 % de la production nationale, bien en deçà des besoins estimés à 600 000 tonnes.

L’Upper Nun Valley Development Authority (Unvda), acteur clé de la production rizicole au Cameroun, a enregistré en 2023 une production de 21 000 tonnes de riz paddy. Ce chiffre marque une progression de 66 % comparé aux 12 578 tonnes de 2022, un bond attribué à l’amélioration des conditions sécuritaires et au regain d’intérêt des agriculteurs. Cette performance dépasse même les niveaux d’avant la crise sécuritaire (15 000 tonnes). Cependant, l’Unvda, deuxième producteur national après la Semry, contribue modestement à la production nationale, évaluée à 100 000 tonnes de riz paddy. En termes de riz blanc, consommé majoritairement par les ménages, cette contribution chute à seulement 0,7 %.

En 2022, l’Unvda n’a transformé que 7,1 % de sa production en riz blanc, soit 1 216 tonnes de riz paddy pour une production effective de 524 tonnes de riz blanc. Cette faible performance s’explique par le manque d’équipements adaptés et la diminution des subventions d’investissement, passées de 600 millions de FCFA en 2021 à 350 millions en 2022. Le potentiel de transformation reste largement inexploité, malgré une subvention de 2,4 milliards de FCFA en 2024 et une autre de 15 milliards prévue pour 2025.

L’Unvda exploite actuellement 3 000 hectares sur les 15 000 hectares disponibles, soit seulement un cinquième des terres cultivables. Cette diminution des surfaces exploitées, qui étaient de 3 574 hectares en 2022, s’explique par des inondations, des sécheresses et la dégradation des rizières aménagées. Si l’ensemble des terres disponibles était mis en culture, l’Unvda pourrait atteindre une production de 105 000 tonnes, réduisant ainsi de plus de 20 % le déficit entre la production nationale et les besoins.

Face à une demande nationale en forte croissance, atteignant 600 000 tonnes en 2023, le Cameroun reste dépendant des importations, avec une facture annuelle de 200,8 milliards de FCFA pour 620 407 tonnes de riz importées. Le développement de l’Unvda et l’aménagement des terres rizicoles pourraient significativement réduire cette dépendance.

Avec les nouvelles subventions et un plan de relance prévu jusqu’en 2026, l’Unvda pourrait non seulement augmenter sa production, mais aussi améliorer ses capacités de transformation, contribuant ainsi à réduire le déficit alimentaire du pays.

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