La Société de Raffinage du Cameroun (Sorac), filiale du groupe Nasco, s’apprête à inaugurer un complexe industriel ultramoderne dans la ville de Douala. Dotée d’une capacité annuelle de production de 100 000 tonnes d’huile raffinée et 70 000 tonnes de savon, cette raffinerie vise à répondre à la demande croissante du marché local et régional.
Avec un investissement colossal de 25 milliards de FCFA, la Société de Raffinage du Cameroun (Sorac) marque une avancée significative dans le secteur des oléagineux. Ce projet, piloté par le groupe Nasco de l’homme d’affaires Nassourou Issa, s’inscrit dans une dynamique de modernisation et d’expansion des capacités industrielles du Cameroun. L’usine, équipée des technologies de pointe fournies par Desmet Ballestra, permettra de répondre à une demande locale et régionale croissante en produits dérivés des oléagineux. Pour garantir la réussite de ce projet, Sorac a augmenté son capital à 10 milliards de FCFA et conclu un partenariat avec l’Agence de Promotion des Investissements (API). Cette collaboration lui permet de bénéficier des exonérations fiscales et douanières prévues par la loi de 2013, révisée en 2017, sur une période de 5 à 10 ans.
Depuis plusieurs années, le Cameroun fait face à un déficit structurel en huile de palme brute. Ce manque, estimé à 160 000 tonnes en 2022, résulte d’une augmentation rapide des capacités de transformation, surpassant de loin la production locale. Selon les données du ministère de l’Agriculture, la production nationale, passée de 343 000 tonnes en 2014 à 413 000 tonnes en 2018, devrait atteindre 450 000 tonnes d’ici 2024. Pourtant, la demande industrielle, en plein essor, dépasse désormais un million de tonnes par an, selon l’Association des Raffineurs des Oléagineux du Cameroun (Asroc).
La mise en service de la raffinerie Sorac devrait générer plus de 300 emplois directs et de nombreuses opportunités pour les sous-traitants locaux, renforçant ainsi l’écosystème agro-industriel. Par ailleurs, cette usine moderne contribuera à réduire la dépendance aux importations et à dynamiser l’économie locale.
Avec l’arrivée de Sorac, le marché des oléagineux, déjà animé par des acteurs tels qu’Oléo, Mayor, ou encore Socapalm, entre dans une nouvelle ère. Ce projet traduit l’ambition du Cameroun de devenir un acteur clé de la transformation agro-industrielle en Afrique centrale.