Lutte contre les ravageurs – Les agents phytosanitaires de 5 pays d’Afrique francophone renforcent leurs capacités

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Suivre une formation sur les sciences modernes et les outils numériques afin d’améliorer le suivi et la surveillance des ravageurs et ainsi, prévenir les épidémies et protéger les ressources végétales, tel est le socle de l’atelier ouvert le 20 janvier 2025 à Douala par le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV).

Accueilli par le ministère de l’agriculture et du développement rural du Cameroun, avec le soutien financier de l’Union européenne dans le cadre du Programme phytosanitaire africain (PPA). L’atelier de formation intitulé «Surveillance des ravageurs et gestion des informations de détection» qui se déroule du 20 au 24 janvier 2025 intervient dans un contexte assez particulier pour le continent africain.

Selon Gabriel Mbairobe, ministre camerounais de l’agriculture et du développement rural, «En Afrique, les dommages causés aux cultures par les ravageurs varient entre 30 et 60 %, soit 65,5 milliards de dollars par an. En renforçant la résilience de leurs systèmes phytosanitaires, les pays peuvent empêcher les organismes nuisibles d’entrer ou de se propager sur leur territoire».

Face à une menace aussi palpable, les participants à l’atelier seront formés à la surveillance, à la collecte d’échantillons, au dépistage, à la collecte de données et à l’établissement de rapports sur des ravageurs tels que la mouche des fruits, la chenille légionnaire d’automne et le virus de la grappe du bananier. Outre ces modules, les acteurs seront formés à des sessions pratiques de collecte de données sur le terrain pour utiliser les outils du système d’information géographique (SIG) du Programme Phytosanitaire Africain afin d’améliorer la surveillance des populations de ravageurs et de planifier au mieux les réponses, les mesures de prévention et les pratiques de gestion. Ces mesures complexes pour une action conjointe notamment la collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Département de l’agriculture et du développement rural de l’Union africaine et le Service d’inspection de la santé animale et végétale du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA APHIS).

Le PPA, une voie idéale à la lutte contre les ravageurs

Alors que plus d’un milliard de personnes dépendent de l’agriculture, la protection de la production agricole est cruciale pour assurer la sécurité alimentaire et le commerce. À titre d’exemple, chaque année, la chenille légionnaire d’automne entraîne une perte estimée de 17,7 millions de tonnes de maïs par an dans 12 pays africains, provoquant ainsi des pénuries alimentaires pour des dizaines de millions de personnes. Vu sous cet angle, «La gestion des organismes nuisibles est complexe et coûteuse, en particulier une fois qu’ils sont établis, et les pays africains manquent souvent de capacités techniques et d’infrastructures phytosanitaires adéquates. Il est donc vital pour ces pays de surveiller activement les risques et d’utiliser des diagnostics précis pour détecter la présence d’organismes nuisibles», a déclaré Lassina Ouattara, parlant au nom du Représentant par intérim de la FAO au Cameroun.

Pour acter ces défis, «Le PPA permettra aux inspecteurs phytosanitaires de tirer parti de la science moderne et des technologies numériques pour une surveillance, une détection, un contrôle et une prévention efficaces des organismes nuisibles», a déclaré Arop Deng, Chef de l’équipe d’intégration et de soutien du Secrétariat de la CIPV. «Les outils du PPA amélioreront l’efficacité de la prévention et de la gestion des organismes nuisibles et le respect des normes phytosanitaires internationales», a-t-il ajouté. En rappel, la phase pilote du Programme Phytosanitaire Africain a concerné 11 pays au départ, la deuxième phase est projetée courant 2025 avec huit autres pays. Tous les pays devraient ainsi adhérer au programme dans les années à venir.

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