Marchés publics – Plus de 200 administrations migrent vers la passation électronique dès 2025

Partager...

Le Cameroun amorce un tournant décisif dans la gestion des marchés publics avec la généralisation de la plateforme Cameroon Online E-Procurement System (Coleps). Dès 2025, plus de 200 administrations, dont les ministères, collectivités territoriales et universités d’État, seront astreintes à la passation exclusive par voie électronique. Une réforme ambitieuse pour plus de transparence et d’efficacité.

Par un arrêté en date du 27 décembre dernier, le ministre des Marchés publics (Minmap) a officialisé le calendrier de migration vers la passation électronique des marchés publics. Dès janvier 2025, tous les ministères, leurs délégations régionales, les collectivités territoriales décentralisées, les universités d’État et grandes écoles, ainsi que plusieurs agences spécialisées seront tenus de dématérialiser leurs procédures de passation des marchés. L’exercice 2026 marquera une nouvelle étape avec l’intégration de toutes les sous-préfectures, des établissements et organismes publics, ainsi que des projets et programmes. En 2027, cette obligation s’étendra à l’ensemble des maîtres d’ouvrages et autorités contractantes.

Lancée en 2018 avec l’appui financier de la Corée du Sud, la plateforme Coleps vise à numériser les processus de contractualisation et réduire les contacts physiques entre les acteurs, afin de limiter les pratiques de corruption. Pourtant, son adoption reste timide. En 2021, sur 7 800 marchés publics programmés en ligne, seulement 104 contrats ont été attribués via Coleps, révélant des résistances au changement et un besoin accru de sensibilisation.

Cette réforme, pilotée par le Minmap, s’inscrit dans une démarche globale de modernisation de la commande publique. L’objectif est de renforcer la transparence des appels d’offres, d’optimiser la gestion des finances publiques et de stimuler un climat des affaires propice à la croissance économique. En outre, cette initiative répond à une exigence du Fonds monétaire international (FMI), qui encourage les réformes structurelles en matière d’optimisation budgétaire.

Malgré les ambitions affichées, plusieurs défis restent à surmonter : la formation des agents publics, la vulgarisation de l’outil auprès des acteurs du secteur et le renforcement des infrastructures numériques. La réussite de cette transition dépendra également de l’adhésion des administrations concernées et de l’efficacité des mécanismes de suivi et d’évaluation. Avec Coleps, le Cameroun espère non seulement moderniser ses pratiques, mais aussi se positionner comme un modèle en Afrique en matière de gestion numérique des marchés publics. L’année 2025 marquera un tournant décisif dans cet engagement vers la transparence et la performance.

Related posts