Malgré une légère accalmie des prix alimentaires en novembre, l’inflation au Cameroun continue de dépasser la norme régionale. L’augmentation des coûts des transports et des services locaux demeure le principal moteur de cette pression inflationniste, alimentée notamment par la hausse des prix des carburants.
À fin novembre 2024, l’inflation au Cameroun s’élève à 4,6 % sur une base annuelle, dépassant largement la norme de 3 % fixée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Selon la Note mensuelle de l’Institut national de la statistique (INS), publiée le 27 décembre 2024, cette hausse des prix est essentiellement due à l’augmentation des coûts des produits alimentaires (+5,6 %) et des transports (+12,7 %). Les prix des carburants à la pompe, réajustés à plusieurs reprises cette année, ont considérablement impacté les coûts de transport. Par ailleurs, les pressions inflationnistes se sont accentuées dans d’autres secteurs, tels que les restaurants et hôtels (+0,4 %), le logement, l’eau, l’électricité et les combustibles (+0,3 %).
Légère accalmie des prix en novembre
En novembre, les prix à la consommation ont enregistré une augmentation modeste de 0,1 % par rapport à octobre. Cette évolution, bien que faible, reste marquée par des hausses dans les secteurs des transports et des services. Cependant, une baisse des prix des produits alimentaires (-0,3 %) a permis de limiter l’impact global. D’après l’INS, la réduction des prix alimentaires s’explique par une meilleure disponibilité de produits tels que les légumes frais, les tubercules, et les plantains sur les marchés locaux. Une situation qui découle probablement des récoltes saisonnières et d’une amélioration de l’approvisionnement.
Des perspectives optimistes malgré la pression
Bien que l’inflation soit stable à 4,5 % en glissement annuel depuis octobre, elle demeure préoccupante. Elle reflète les tensions persistantes dans l’économie camerounaise, malgré les efforts gouvernementaux pour maîtriser la hausse des prix.
Lors de la présentation du programme économique 2025, le Premier ministre Joseph Dion Ngute a exprimé son optimisme quant à une baisse progressive de l’inflation. « L’inflation devrait se situer à 4 % en 2025, après 5 % en 2024, grâce à nos mesures de stabilisation économique », a-t-il affirmé.
Le gouvernement espère également réduire les disparités sectorielles en améliorant l’accès aux biens essentiels et en stabilisant les prix des carburants. Néanmoins, atteindre le seuil de convergence de 3 % de la Cemac reste un défi majeur pour les autorités camerounaises.
La situation actuelle met en lumière la nécessité d’un suivi accru des politiques économiques. Bien que certains secteurs montrent des signes d’amélioration, les coûts élevés des services et des biens de consommation continuent de peser sur les ménages. Les autorités devront intensifier leurs efforts pour contenir cette inflation et aligner l’économie camerounaise sur les normes sous-régionales.