Depuis 2022, le Centre Technique Agro-alimentaire du Cameroun (CTA-CAM) dispose d’un laboratoire de référence pour améliorer la qualité des produits locaux et soutenir leur compétitivité sur le marché international. Cet outil vise à renforcer le tissu industriel camerounais, tout en s’inscrivant dans une dynamique d’import-substitution et de croissance économique.
Le Centre Technique Agro-alimentaire du Cameroun (CTA-CAM), issu d’un partenariat public-privé signé en 2016, joue un rôle crucial dans le secteur agroalimentaire. Opérationnel depuis 2017, il bénéficie du soutien de l’État, de l’Union Européenne (UE) et de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI). En 2022, le centre a franchi une étape décisive avec la mise en fonctionnement de son laboratoire de référence en Afrique centrale.
Ce laboratoire est destiné à garantir la sécurité sanitaire et la conformité des produits locaux aux normes internationales. Il accompagne les acteurs de la chaîne agroalimentaire, de la production à la distribution, en passant par l’emballage, le stockage et l’exportation. Un outil indispensable dans un contexte où les produits camerounais peinent parfois à s’imposer sur les marchés étrangers en raison d’un manque de certifications adéquates.
Une réponse aux défis du secteur
Le secteur agroalimentaire camerounais est dominé par des PME et des moyennes entreprises, souvent confrontées à une faible compétitivité. À cela s’ajoutent les restrictions d’exportation imposées par des normes internationales strictes et la saisie de produits de qualité douteuse sur le marché local. Face à ces défis, le CTA-CAM se positionne comme un acteur clé. Lors d’une conférence de presse tenue le 9 janvier 2025 à Douala, Jacques Kemleu Tchabgou, président du Comité d’Orientation, a souligné l’importance du centre pour répondre aux enjeux d’import-substitution et de compétitivité. Le Cameroun importe chaque année des denrées alimentaires pour près de 400 milliards de FCFA, un déséquilibre que le Plan Intégré d’Import-Substitution Agropastoral et Halieutique (PIISAH) vise à corriger.
Des partenariats stratégiques
En sept ans d’existence, le CTA-CAM a noué des partenariats avec des organismes internationaux tels que la FAO et le PNUD. La collaboration avec la Plateforme Crevettière du Cameroun (PLACRECAM), par exemple, a permis l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour améliorer la qualité des crevettes camerounaises. Ce projet a bénéficié à plus de 900 acteurs de la filière et permis d’accéder à de nouveaux marchés. De plus, le CTA-CAM a été choisi par le PNUD pour accompagner 1 500 entreprises affectées par des crises multiples, notamment la guerre dans les régions anglophones, l’insécurité aux frontières et les conséquences de la pandémie de Covid-19. Ces initiatives renforcent le rôle stratégique du centre dans la relance économique et la compétitivité des produits locaux.
Un levier pour l’émergence
Le Document de Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND 20-30) place le secteur agroalimentaire parmi les piliers de la croissance économique du Cameroun. En soutenant les PME des huit filières du secteur, le CTA-CAM contribue à transformer le potentiel agro-industriel du pays en un levier pour son émergence. Malgré des débuts prometteurs, le CTA-CAM cherche encore à s’imposer comme un acteur incontournable. Avec des initiatives telles que son laboratoire de référence, il ambitionne de redonner au Made in Cameroon ses lettres de noblesse et d’attirer davantage de partenariats publics et privés.