Échanges commerciaux – La Côte d’Ivoire veut intensifier son commerce avec le Cameroun

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Bien que premier fournisseur du Cameroun à l’échelle africaine en 2023, la Côte d’Ivoire reste absente des principaux clients de ce pays. Un constat que les autorités des deux nations souhaitent inverser, dans un contexte où les échanges commerciaux intra-africains demeurent faibles.

Première puissance économique de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire entend renforcer ses liens commerciaux avec le Cameroun, leader de la CEMAC. C’est dans cette optique que le nouvel ambassadeur ivoirien, Filbert Gleglaud Kouassi Yao, a rencontré le 7 janvier 2025 le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze. Selon le diplomate ivoirien, « il est question de capitaliser l’élan de fraternité entre nos pays pour relever le niveau des échanges commerciaux ».

Ces échanges demeurent en deçà des potentialités des deux économies, pourtant comparables en termes d’atouts agricoles et industriels.

Selon une note de l’Institut national de la statistique (INS) du Cameroun, la Côte d’Ivoire n’a pas figuré parmi les 10 principaux clients africains de Yaoundé en 2023. Le Sénégal est le seul pays de l’UEMOA à intégrer ce classement dominé par le Tchad. Cette situation marque une régression par rapport à 2022, où la Côte d’Ivoire occupait le 10ᵉ rang des acheteurs des produits camerounais. Cependant, la Côte d’Ivoire s’est distinguée comme premier fournisseur africain du Cameroun en 2023, avec 84 400 tonnes de marchandises pour une valeur de 75,9 milliards de FCFA, représentant 1,5 % des parts du marché. Un score modeste face à la Chine, qui domine avec 19 % des importations camerounaises.

Les échanges africains vers le Cameroun ne représentaient que 7,9 % en 2023, un chiffre en baisse de 2,2 % par rapport à l’année précédente. Cette situation reflète une problématique plus large : le faible niveau de commerce intra-africain. L’INS voit dans la Zone de Libre-échange continentale africaine (ZLECAF) une opportunité cruciale pour inverser cette tendance et promouvoir des échanges économiques plus solides entre pays africains.

Les exportations ivoiriennes restent dominées par le cacao, l’or, le pétrole brut, le caoutchouc naturel et les noix de cajou. Le Cameroun, de son côté, est riche en produits agricoles comme le cacao et le café, ainsi qu’en ressources minières. La diversification des échanges et la valorisation des produits transformés pourraient booster les relations bilatérales.

En misant sur leurs complémentarités économiques et sur des outils comme la ZLECAF, la Côte d’Ivoire et le Cameroun disposent des moyens pour intensifier leurs échanges. Ces efforts pourraient marquer un tournant dans les relations commerciales intra-africaines, encore trop souvent éclipsées par les flux avec le reste du monde.

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