En 2025, les six ministères en charge des infrastructures se partagent un budget de 1 390,7 milliards de Fcfa, en hausse de 21,2% par rapport à 2024. Cependant, le chemin reste semé d’embûches pour atteindre les objectifs fixés dans les secteurs des routes, de l’énergie, de l’habitat et des télécommunications.
Le Cameroun consacre 1 390,7 milliards de Fcfa à ses ministères des infrastructures en 2025, soit une hausse de 243,6 milliards (+21,2%) par rapport à 2024. Avec une part de 638,6 milliards (45,9% du total), le ministère des Travaux publics (Mintp) détient la plus grande enveloppe. Il est suivi par le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee) avec 493,4 milliards, et le ministère de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) avec 157,8 milliards.
Les autres ministères, tels que les Postes et Télécommunications (Minpostel), les Transports, et les Domaines, Cadastre et Affaires foncières (Mindcaf), reçoivent chacun moins de 100 milliards de Fcfa.
Malgré ces moyens financiers, plusieurs secteurs peinent à atteindre leurs cibles. Le Mintp, par exemple, n’a réalisé que 67,8% de son objectif de 656,96 km de routes bitumées en 2024, livrant seulement 446 km.
Du côté du Minee, avec une puissance énergétique installée de moins de 2 000 MW, on reste encore loin des 5 000 MW prévus d’ici 2030. Le Minhdu, chargé de réduire le déficit de 2,5 millions de logements, a aussi enregistré des résultats décevants en 2024, avec seulement 110 logements construits sur les 550 attendus (20% de l’objectif).
Pour le Mindcaf, le bilan est également mitigé : avec un budget de 25,2 milliards de Fcfa, le ministère n’a collecté que 10,6 milliards de recettes publiques à fin octobre 2024, soit un taux de recouvrement de 53,48%. Le président Paul Biya a appelé à une meilleure gouvernance, soulignant les dérives observées dans la gestion foncière : « Améliorer la gouvernance, c’est aussi amplifier la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics », a-t-il affirmé.
Le ministère des Transports a intensifié ses efforts pour réduire les accidents de la route, suspendant les permis de conduire et les activités d’agences impliquées dans des tragédies évitables. Paul Biya a déploré les pertes humaines dues à ces accidents.
Quant au Minpostel, le défi principal en 2025 sera d’assurer la stabilité des services de télécommunications, un secteur stratégique pour le développement économique.
Malgré les frustrations exprimées par la population face à l’état des infrastructures, le gouvernement réitère son engagement. « Je puis vous assurer que l’état de notre réseau routier ne reflète pas les sacrifices consentis », a déclaré Paul Biya dans son discours à la Nation le 31 décembre 2024.
Si les moyens alloués aux infrastructures augmentent, leur gestion et leur impact effectif restent un défi. La réussite des projets en 2025 dépendra non seulement des financements, mais aussi de la capacité à améliorer la gouvernance et à surmonter les contraintes structurelles des différents secteurs.