Le Cameroun et le Congo se lancent dans un ambitieux projet sidérurgique à Kribi, visant à générer 50 milliards de Fcfa de retombées financières. Porté par le consortium Bestway Finance, ce complexe devrait transformer 15 % des minerais de fer locaux tout en réduisant les coûts du fer sur le marché sous-régional de la Cemac.
Le Complexe de sidérurgie moderne de Mboro, situé à Kribi, dans le Sud du Cameroun, symbolise une nouvelle dynamique économique pour la sous-région. Ce projet, estimé à 50 milliards de Fcfa pour sa phase initiale, sera porté par le consortium Bestway Finance à travers les sociétés Cameroon Steel et Sangha Mining. Selon les promoteurs, le Cameroun et le Congo espèrent générer des recettes significatives : 12,5 milliards de Fcfa pour le premier et près du triple pour le second.
Ces retombées n’incluent pas les taxes sur le transit du minerai congolais via le territoire camerounais, promettant des revenus supplémentaires. L’inauguration des travaux, marquée par la pose de la première pierre le 30 décembre 2024, sera conduite par le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute.
Une baisse stratégique du coût du fer
En plus des revenus financiers, le complexe ambitionne de révolutionner le marché sous-régional du fer. Avec une capacité de production annuelle de plus de 3 millions de tonnes d’acier, le projet devrait influencer les prix du métal sur les marchés locaux et de la Cemac. Cette révision vise à encourager les projets d’infrastructures et à réduire les importations coûteuses.Le projet repose sur la transformation de 15 % des minerais extraits des gisements de Mbalam au Cameroun et de Nabeba au Congo. Avec un potentiel estimé à 517 millions de tonnes, le complexe pourra traiter 77,5 millions de tonnes sur place. Le reste sera exporté via le port en eau profonde de Kribi.
Des impacts socio-économiques considérables
Ce complexe sidérurgique devrait créer environ 20 000 emplois directs en phase de production. Par ailleurs, il s’inscrit dans une stratégie globale comprenant deux autres projets structurants : un chemin de fer de 610 km reliant les deux pays et un terminal minéralier au port de Kribi. Avec un investissement global estimé à plus de 5 000 milliards de Fcfa, le Cameroun et le Congo ambitionnent de placer le gisement de fer de Mbalam-Nabeba parmi les cinq principaux producteurs mondiaux, rivalisant avec les mines d’Australie et du Brésil.
Le projet, bien que complexe, représente un levier majeur pour renforcer la coopération sous-régionale et accélérer le développement économique des deux pays.