En 2024, le Cameroun a enregistré une baisse significative des créations d’entreprises, marquée par une diminution de 34,4 % par rapport à l’année précédente. Malgré un contexte difficile, les 12 875 nouvelles PME ont généré 34 558 emplois, soulignant leur rôle clé dans l’économie nationale. Retour sur les défis et perspectives d’amélioration.
Le Cameroun a connu une chute notable des créations de Petites et moyennes entreprises (PME) en 2024. Selon les données révélées par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, seules 12 875 entreprises ont vu le jour au 1er décembre 2024, contre 19 651 en 2023. Cette baisse de 6 776 PME (-34,4 %) reflète un environnement entrepreneurial de plus en plus contraint. Malgré cette diminution, les PME créées ont contribué à la création de 34 558 nouveaux emplois, confirmant leur importance dans l’économie camerounaise. Pourtant, les causes de ce recul n’ont pas été explicitement abordées par le chef du gouvernement, laissant place à des interrogations.
Un environnement entrepreneurial peu favorable
Un rapport du ministère de l’Économie publié en 2023 souligne un climat des affaires peu propice. Les entrepreneurs du secteur industriel pointent plusieurs obstacles majeurs : Financement : 91 % jugent les taux d’intérêt trop élevés et 59 % dénoncent les conditions restrictives imposées par les banques. Infrastructures : 87 % signalent des difficultés d’accès à l’électricité, 78 % à l’eau, et 92 % déplorent l’état des routes. Accès aux services numériques : 75 % des entreprises rencontrent des problèmes liés à l’accès à internet. Ces facteurs freinent la dynamique entrepreneuriale et découragent de nombreux porteurs de projets.
Un tissu économique dominé par les PME
Les PME restent néanmoins le pilier de l’économie camerounaise. En 2022, elles représentaient 99,8 % du tissu économique, avec une prédominance des Très petites entreprises (TPE, 79,32 %). Cependant, leur répartition sectorielle reste déséquilibrée : 82,2 % dans le tertiaire, 15,63 % dans le secondaire, Seulement 0,17 % dans le primaire. Cette concentration dans les services, au détriment des secteurs primaires et secondaires, limite le potentiel de croissance et d’industrialisation du pays.
Perspectives et réformes nécessaires
Dans le cadre de la Stratégie nationale de développement 2030 (SND30), le Cameroun ambitionne de porter son taux de croissance à 8 % d’ici 2030. Pour y parvenir, il est impératif de dynamiser les secteurs primaire et secondaire, notamment en valorisant la production locale et en réduisant les importations.
Le ministre des PME, Achille Bassilekin III, insiste sur l’importance d’accompagner ces entreprises par des mesures concrètes, telles que l’amélioration de l’accès au financement, aux infrastructures et aux services numériques. Ces réformes pourraient non seulement encourager les créations d’entreprises, mais aussi renforcer la résilience du tissu économique face aux défis actuels.
Le recul des créations d’entreprises en 2024 doit être perçu comme un signal d’alarme. Pour stimuler l’entrepreneuriat, des solutions durables et inclusives sont nécessaires afin de transformer les défis actuels en opportunités pour l’avenir économique du Cameroun.