La balance des paiements du Cameroun révèle un déficit préoccupant du compte des transactions courantes, atteignant 4,1 % du PIB en 2023. Ce déséquilibre résulte de la forte dépendance aux importations et met en lumière des failles structurelles dans l’économie nationale.
Lors de la réunion du Comité technique de la balance des paiements, tenue le 19 décembre 2024 à Yaoundé, les chiffres officiels concernant l’exercice 2023 ont été dévoilés. Le compte des transactions courantes affiche un déficit de 1 221,1 milliards FCFA, contre 941,2 milliards FCFA en 2022. Cette aggravation de 279,9 milliards FCFA est attribuée à la dépendance chronique de l’économie camerounaise vis-à-vis des importations de biens et services.
Selon Gabriel Ngakoumda, chef de division de la prévision, le problème réside dans la structure des échanges. « La balance globale est équilibrée, mais les composantes montrent un déséquilibre profond », a-t-il expliqué.
Le recul de l’activité économique mondiale et les tensions persistantes sur les marchés internationaux ont amplifié les défis du Cameroun. Avec un déficit courant atteignant 4,1 % du PIB, le pays fait face à des vulnérabilités externes accrues.
Cependant, l’année 2024 semble marquer un léger redressement. Le déficit est estimé à 950,2 milliards FCFA, grâce notamment à la promotion des exportations de produits transformés comme le cacao, le café, le bois, et le coton, ainsi qu’à la politique d’import-substitution.
Pour le président du Comité technique, les déséquilibres extérieurs révèlent des faiblesses structurelles. « Nous avons des problèmes d’emploi, une inflation mal maîtrisée, et une économie encore trop dépendante de l’extérieur », a-t-il souligné.
Avec une inflation oscillant entre -7 % en 2023 et une prévision de 3 % en 2025, l’économie camerounaise cherche encore à stabiliser ses fondamentaux. Le président a également mis en garde contre les dangers d’une dépendance excessive aux importations, tout en soulignant la nécessité de renforcer les capacités locales de production.
Pour réduire ces déséquilibres, le Cameroun mise sur une diversification accrue de ses exportations et sur une transformation locale de ses ressources. En parallèle, des efforts sont déployés pour attirer les investissements étrangers et moderniser les infrastructures. Le chemin vers une économie plus résiliente reste semé d’embûches, mais les premiers signaux d’amélioration pour 2024 laissent entrevoir un avenir plus équilibré