Personnel médico-sanitaire – Le retour des formations courtes BTS, HND et DSEP 

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Après plusieurs mois de suspension, les formations courtes en santé, proposées par les Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES), vont reprendre dès la rentrée académique de janvier 2025. Cette décision, saluée par les responsables des IPES, a été obtenue suite à un plaidoyer auprès du Premier ministre Joseph Dion Ngute.

Les formations courtes en santé, telles que le BTS, le HND et le DSEP, qui avaient été suspendues en septembre 2024, feront leur grand retour lors de la rentrée académique de janvier 2025. Cette annonce a été faite lors de l’assemblée générale extraordinaire de l’Association nationale des instituts privés d’enseignement supérieur (ANIPES), tenue au Palais des congrès de Yaoundé le 12 août 2024. Le secrétaire exécutif national de l’ANIPES, Djankou Gabriel, a précisé que les Instituts privés d’enseignement supérieur (IPES) sont désormais autorisés à recruter et à dispenser ces formations. Cela fait suite à une intense mobilisation auprès du gouvernement, notamment du Premier ministre Joseph Dion Ngute, qui a permis la levée de la suspension.

Une réforme et un dialogue nécessaire

La suspension des formations courtes a été décidée après une réunion de concertation entre les ministères de l’Enseignement supérieur (Minesup) et de la Santé publique (Minsante), qui avaient jugé ces cursus incompatibles avec les normes professionnelles en vigueur. L’Ordre des professionnels médico-sanitaires (OPMS) avait dénoncé l’inadéquation de ces programmes avec les exigences du secteur de la santé. De son côté, l’ANIPES a réclamé un délai de mise en œuvre, mettant en avant les conséquences économiques, juridiques et humaines d’une telle réforme, notamment pour les étudiants déjà engagés dans ces formations.

Le soutien du Premier ministre

Suite à cette situation, l’ANIPES a organisé un plaidoyer auprès du Premier ministre, soulignant l’urgence de reconsidérer cette réforme. Le Premier ministre a, à son tour, ouvert la voie à une révision du dossier, en autorisant les IPES à reprendre la formation dans ces filières dès janvier 2025. Djankou Gabriel a exprimé sa satisfaction et son soulagement après la rencontre avec le Premier ministre, qui a validé cette nouvelle approche. Ce retour en grâce des formations en santé dans les IPES permet de garantir la continuité des études pour des centaines d’étudiants inscrits dans ces établissements.

La mise en place d’une charte de qualité

Pour renforcer la crédibilité des formations proposées, les IPES ont décidé d’adopter une charte de qualité, d’éthique et de déontologie. Cette charte vise à garantir que les offres de formation respectent les standards internationaux et que des contrôles internes réguliers seront réalisés pour assurer la conformité des programmes. Les IPES espèrent ainsi attirer davantage d’étudiants tout en contribuant à l’amélioration du secteur médico-sanitaire au Cameroun.

Un avenir incertain pour les étudiants déjà formés

Toutefois, un changement majeur concerne les étudiants déjà inscrits dans les cycles de formation en santé. Ceux qui sont en deuxième ou troisième année, ayant suivi le programme du Minsante, devront désormais se soumettre aux exigences du Minesup. Cela pourrait entraîner une révision des programmes et une adaptation à de nouveaux critères d’évaluation, impactant ainsi les étudiants en cours de formation.

Le défi de la réforme de la formation sanitaire

La réforme imposant l’examen national d’aptitude pour les diplômés des formations courtes (BTS, HND, DSEP) fait partie d’une volonté de mieux encadrer la formation des professionnels de santé au Cameroun. L’objectif est d’harmoniser les programmes de formation avec ceux des écoles publiques et de garantir que tous les futurs professionnels aient les compétences nécessaires pour assurer la sécurité des patients. Si cette réforme répond à une véritable nécessité de modernisation, elle soulève néanmoins des questions sur la transition pour les étudiants déjà formés et pour les institutions privées qui dépendent de ces formations.

Une transition progressive et concertée

Les IPES ont clairement exprimé leur soutien à la réforme, mais demandent une mise en œuvre progressive, permettant à la fois de préparer les étudiants et de donner le temps aux établissements de s’adapter. Les promoteurs d’écoles privées ont également souligné les conséquences économiques d’une telle réforme, en particulier pour ceux ayant investi massivement dans leurs infrastructures. Pour éviter un impact négatif sur ces écoles, un dialogue constructif reste essentiel pour assurer une transition réussie.

La reprise des formations BTS, HND et DSEP dans les Instituts privés d’enseignement supérieur constitue un compromis favorable pour les IPES et leurs étudiants. Cette décision, fruit d’un intense plaidoyer et d’un dialogue entre les parties prenantes, s’inscrit dans un processus de réformes destinées à renforcer la qualité de la formation en santé au Cameroun. Le défi reste de réussir la mise en œuvre des nouvelles exigences tout en garantissant la stabilité et l’avenir des étudiants et des établissements concernés.

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