Face à un regain d’intérêt des banques commerciales pour les opérations de refinancement, la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a augmenté, le 17 décembre 2024, son offre de liquidité à 220 milliards de FCFA. Cette hausse de 60 milliards par rapport aux deux précédentes opérations vise à répondre aux besoins croissants des établissements de crédit, stimulés par la période des fêtes de fin d’année.
La BEAC, qui régule les systèmes monétaires des six pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), a intensifié ses interventions en cette fin d’année. Le 17 décembre 2024, l’institution a lancé une nouvelle opération d’injection de liquidité, augmentant son enveloppe à 220 milliards de FCFA. Comparativement aux opérations du 3 et 10 décembre, limitées à 160 milliards chacune, cette augmentation marque une réponse proactive aux besoins croissants des banques. Cette évolution survient après une baisse significative des injections, passant de 320 milliards à 160 milliards de FCFA entre fin novembre et début décembre. Toutefois, la demande exprimée par les banques a démontré que les offres initiales étaient insuffisantes. Le 3 décembre, pour une offre de 160 milliards, les banques avaient requis 224,8 milliards de FCFA. Une semaine plus tard, la totalité de l’offre avait été absorbée, laissant des demandes non satisfaites atteignant 162,8 milliards de FCFA.
La montée de l’intérêt des banques pour ces opérations s’explique notamment par l’augmentation des demandes de crédits en période festive. Selon des banquiers, les fêtes de fin d’année sont traditionnellement synonymes d’une intensification de la consommation et, par conséquent, d’une hausse des besoins de liquidité pour répondre aux demandes des consommateurs et des entreprises. Cette période voit les banques renforcer leurs capacités de financement pour soutenir les dépenses de consommation et les investissements saisonniers.
En plus de l’impact des fêtes, le regain d’intérêt des établissements de crédit pourrait indiquer une amélioration des conditions économiques ou une anticipation d’un resserrement futur des conditions monétaires. Les banques cherchent ainsi à sécuriser leurs ressources pour assurer la continuité de leurs opérations de prêt et de refinancement à court terme. La BEAC, consciente de ces dynamiques, ajuste ses interventions pour stabiliser le marché monétaire régional et favoriser un meilleur accès au crédit.
En augmentant son offre, la BEAC réaffirme son rôle central dans la régulation de la liquidité bancaire, un enjeu crucial pour la stabilité économique de la Cemac. Cette politique monétaire active vise à équilibrer l’offre et la demande, tout en soutenant la croissance dans une période stratégique de l’année.