Créée en 2019 pour reprendre la gestion du terminal à conteneurs du port de Douala, la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) affiche des résultats remarquables. Lin Dieudonné Onana Ndoh, Directeur Général de la RTC, revient sur les performances réalisées, les défis relevés, et les ambitions futures de cette structure qui se positionne comme un modèle de gestion portuaire au Cameroun.
La gestion du Terminal à Conteneurs (TC) de Douala-Bonabéri, reprise par des Camerounais en 2020 après la fin tumultueuse du contrat de Douala International Terminal (DIT), a transformé une plateforme en décrépitude en un modèle de compétitivité. La RTC a investi plus de 44 milliards de FCFA en quatre ans, contre 43,4 milliards sur 15 ans sous l’ancien concessionnaire. Ces investissements ont permis d’acquérir des équipements modernes tels que 2 grues mobiles, 20 tracteurs portuaires et 8 grues Rubber Tyred Gantry (RTG), ainsi que de rénover 16 000 m² de plateformes opérationnelles et entrepôts.
Le chiffre d’affaires de la RTC a suivi une trajectoire ascendante : 49,9 milliards de FCFA en 2020, 56,9 milliards en 2021, 54,3 milliards en 2022, et 57,1 milliards en 2023. Parallèlement, les redevances perçues par le Port Autonome de Douala (PAD) ont bondi de 15,7 milliards en 2020 à 19,1 milliards en 2023. En quatre ans, ces redevances représentent 3,7 fois les montants reversés par DIT, qui n’a versé que 4,4 milliards en 2018.
Pour renforcer son attractivité et augmenter sa capacité, le PAD prévoit l’extension du Terminal à Conteneurs. Ce projet, d’un coût de 47,2 milliards de FCFA, comprend la construction de 250 mètres linéaires de quai, l’aménagement de 7,9 hectares de terre-plein arrière et 1 200 mètres linéaires de voies terrestres supplémentaires. Une fois achevé, le terminal disposera d’au moins 1 000 mètres linéaires de quai. La transformation du Terminal à Conteneurs de Douala-Bonabéri illustre une réussite camerounaise en matière de gestion stratégique et de modernisation des infrastructures. Grâce à la RTC, le port se positionne désormais comme un acteur clé du développement économique régional.
Depuis sa création en 2019, la RTC a profondément transformé le terminal à conteneurs de Douala. « Nous avons suivi le programme d’investissements prescrit par l’État », affirme Lin Dieudonné Onana Ndoh. Parmi les principales réalisations, on note la réhabilitation complète des infrastructures, le rééquipement en matériel moderne, et l’ajout de deux quais. Le nombre de portiques de parc est passé à 12, et plusieurs systèmes informatiques innovants, tels que des logiciels de gestion et de positionnement GPS, ont été installés pour améliorer la performance et l’efficacité du terminal. « Aujourd’hui, si on dégage les conteneurs, un avion pourrait atterrir ici », plaisante le DG, en soulignant l’ampleur des travaux réalisés.
La RTC a également révolutionné ses interactions avec les usagers. Désormais, les clients peuvent demander et régler leurs factures à distance. Cette approche moderne s’accompagne de la mise en place de ristournes pour récompenser les chargeurs, qui représentent plus de 70 % du chiffre d’affaires de la RTC. Les innovations ne s’arrêtent pas là. Le terminal s’est doté d’un système LTE pour fluidifier les communications, et des formations professionnelles ont été offertes au personnel, une première depuis 17 ans.
Sur le plan financier, la RTC affiche une progression spectaculaire : son chiffre d’affaires est passé de 49 milliards à 61 milliards de FCFA. Les redevances versées au Port Autonome de Douala (PAD) ont explosé, atteignant 20 milliards de FCFA en 2024, contre 4,5 milliards auparavant. Le trafic de conteneurs suit la même tendance haussière, passant de 320 000 à 380 000 unités annuelles. Ce dynamisme profite à toute la chaîne économique nationale. « Aujourd’hui, le tissu économique national tire toute la valeur nécessaire de ce terminal », se réjouit Lin Dieudonné Onana Ndoh.
Avec la prorogation de son bail, la RTC ambitionne de poursuivre sur cette lancée. Les projets futurs incluent l’extension du terminal au poste 17 avec un linéaire de 250 mètres supplémentaires et la création de six hectares de terre-plein additionnel. Ce chantier, qui devrait débuter en 2025, s’accompagnera de l’acquisition de nouveaux équipements, notamment deux portiques de quai électriques pour réduire l’impact environnemental. « Nous voulons transformer nos portiques au gasoil en portiques électriques pour réduire la pollution et moderniser nos opérations », explique le Directeur Général.
Les résultats obtenus par la RTC démontrent que les entreprises publiques peuvent rivaliser avec les standards internationaux lorsqu’elles sont bien encadrées. « Le mérite revient au personnel, qui a prouvé que les Camerounais sont capables de gérer efficacement un terminal », conclut Lin Dieudonné Onana Ndoh. Avec ses performances actuelles et ses ambitions futures, la RTC est un modèle de transformation pour les infrastructures portuaires du Cameroun et de la sous-région.