Le gouvernement camerounais prévoit de soutenir la production de semences de palmier à huile en 2025. Cette initiative devrait permettre de régénérer 5000 hectares de plantations, réparties entre exploitations villageoises et industrielles. Cependant, cet effort risque de rester insuffisant pour combler le déficit chronique en huile de palme que connaît le pays.
Le Premier ministre Joseph Dion Nguté a annoncé, le 1ᵉʳ décembre 2024, que le gouvernement accompagnera la production de graines pré-germées de palmier à huile pour soutenir les opérateurs de la filière. Lors de sa présentation à l’Assemblée nationale sur le programme économique de 2025, il a précisé que cet appui concernera la régénération de 5000 hectares de plantations, répartis entre 3500 hectares villageois et 1500 hectares industriels.
Ces nouvelles plantations devraient à terme permettre une augmentation de la production nationale d’huile de palme. Mais selon les acteurs du secteur, cette initiative, bien que prometteuse, reste insuffisante face à un déficit structurel croissant. En 2022, l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (Asroc) estimait ce déficit annuel à 160 000 tonnes, sur la base d’une exploitation à 50 % des capacités des raffineries.
En réalité, les besoins nationaux dépassent largement ces chiffres. Les membres de la filière évaluent le déficit réel à plus de 500 000 tonnes par an. Cette situation oblige le Cameroun à dépendre des importations. Entre 2017 et 2023, 409 000 tonnes d’huile de palme ont été importées pour une valeur de 280,4 milliards de FCFA, d’après l’Institut national de la statistique.
L’huile de palme est un produit clé pour l’économie camerounaise, tant pour l’industrie que pour les ménages. La régénération de 5000 hectares, bien que modeste au regard des besoins, constitue une étape dans la réduction de la dépendance aux importations et un signal d’engagement pour la relance de la filière. Il reste toutefois à préciser les contours de ce soutien et à en garantir l’efficacité pour inverser durablement la tendance.
