Habitat et urbanisme – 110 logements construits en 2024, loin des promesses gouvernementales

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Le Cameroun peine à tenir ses engagements en matière de logements sociaux. Sur les 550 logements promis pour 2024, seulement 110 ont été livrés à Douala et Yaoundé. Un échec qui souligne l’ampleur du déficit immobilier estimé à 2,5 millions de logements, malgré des ambitions réaffirmées pour 2025.

En 2024, le gouvernement camerounais a livré 110 nouveaux logements à Mbanga Bakoko (Douala) et Olembé (Yaoundé), bien loin des 550 unités annoncées en novembre 2023. Cette information a été confirmée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, lors de son discours de politique générale le 1ᵉʳ décembre 2024 devant l’Assemblée nationale. Les 440 unités manquantes suscitent des interrogations. Le chef du gouvernement n’a pas justifié cet écart, qui reflète une exécution de seulement 20 % des engagements pris. Pourtant, en novembre 2023, il avait annoncé des ambitions claires mais sans préciser les stratégies à déployer pour atteindre ces objectifs.

Un programme national en demi-teinte

La ministre de l’Habitat, Célestine Ketcha Courtès, avait évoqué la contribution du projet des 10 000 logements sociaux en partenariat avec l’entreprise italienne Pizzarotti, dont 175 logements étaient attendus en 2024. Cependant, cette initiative n’a pas suffi à combler le retard. Depuis 2009, le programme national de 10 000 logements, couplé à l’aménagement de 50 000 parcelles constructibles, a enregistré environ 2 000 logements livrés dans plusieurs villes comme Yaoundé, Douala et Bafoussam. Malgré ces réalisations, le déficit national reste abyssal, avec une demande de 2,5 millions de logements sociaux non satisfaite.

Des annonces renouvelées pour 2025

Malgré cet échec, Joseph Dion Ngute a dévoilé de nouvelles ambitions pour 2025. Le gouvernement prévoit de lancer la construction de 675 logements supplémentaires dans le cadre du programme national. Par ailleurs, 200 logements seront construits à Bamenda et Buea, dans le cadre du Plan d’urgence triennal pour l’accélération de la croissance économique (Planut). Ces projets, confiés aux PME locales, visent à répondre à une demande toujours croissante, mais la capacité d’exécution effective reste incertaine.

Un avenir immobilier encore flou

Alors que les besoins en logements augmentent chaque année, la lenteur des réalisations et les écarts entre promesses et actions soulèvent des doutes sur la capacité du gouvernement à combler le déficit. Les défis financiers, administratifs et logistiques demeurent un frein à une véritable transformation du secteur. Avec ces nouveaux projets, 2025 pourrait être une année décisive. Mais pour les Camerounais en quête de logements abordables, l’attente se prolonge, laissant place à un sentiment croissant de scepticisme face aux engagements gouvernementaux.

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