Innovation – CIMAF et le gouvernement Camerounais s’unissent pour des routes plus durables

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Face à la dégradation rapide de ses routes en terre, le Cameroun adopte une nouvelle technologie de stabilisation des sols grâce au Liant Hydraulique Routier (LHR). Un atelier de formation, organisé en novembre 2024, a permis de renforcer les capacités des acteurs du secteur, en partenariat avec CIMAF, spécialiste marocain du ciment.

Le Cameroun dispose d’un réseau routier de 121 873 km, dont 91 633 km de routes en terre. Ces voies, essentielles pour les échanges économiques et les déplacements communautaires, se dégradent rapidement sous l’effet du trafic et des intempéries, avec une durée de vie moyenne d’un an. Le manque d’entretien approprié aggrave la situation, malgré des budgets alloués. Pour remédier à cette problématique, le gouvernement mise sur des solutions innovantes et économiques. Le Liant Hydraulique Routier (LHR), une technologie prometteuse, est aujourd’hui au cœur des initiatives pour prolonger la durée de vie des routes en terre et en améliorer la qualité.

Un atelier pour former et renforcer les capacités

Organisé à l’École nationale des Travaux Publics du 2 au 6 novembre 2024, un atelier de formation a réuni les personnels du Ministère des Travaux Publics (MINTP) et des partenaires extérieurs impliqués dans l’entretien des routes en terre. L’objectif était double : maîtriser les spécifications techniques du LHR et adapter cette technologie aux conditions géo-climatiques du Cameroun. Sous la supervision d’experts marocains de CIMAF, les participants ont approfondi leurs connaissances sur la stabilisation des sols, notamment sur les méthodes de mise en œuvre et les outils nécessaires à son application.

Selon Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre des Travaux publics, cette innovation permettra de porter la durée de vie des routes en terre de moins d’un an à plus de sept ans. Il explique : « La majorité des routes en terre sont des voies communales ou régionales, essentielles à l’économie locale. Avec le LHR, nous pourrons améliorer leur niveau de service et réduire les coûts d’entretien. »

Des avantages multiples pour les infrastructures routières

Le Liant Hydraulique Routier offre plusieurs bénéfices :

Amélioration de la portance des sols : Le LHR stabilise les sols argileux, courants au Cameroun, en les rendant plus résistants aux intempéries.

Économie sur les matériaux : En permettant de retraiter les matériaux sur place, cette technologie réduit le besoin en matériaux nobles, souvent coûteux.

Fluidité du trafic : Les routes stabilisées offrent une meilleure circulabilité, même pendant la saison des pluies, avec une vitesse moyenne de 60 km/h.

Khalid El Mehdaoui, expert de CIMAF, souligne : « Nous avons testé le transport du ciment en saison des pluies et constaté les défis liés aux routes impraticables. Cette solution améliore la portance des sols, tout en réduisant les coûts de construction. »

Une mise en œuvre déjà en cours

Les premiers essais du LHR ont été réalisés en février 2024 dans la commune de Ngog-Mapubi. Un projet pilote de 36 km est également en cours sur le tronçon Eseka-Song-Libot-Sibongo. Khattabi Hatim, directeur général Zone CIMAF, insiste sur l’efficacité de cette technique : « Avec le LHR, nous faisons plus avec moins. Cette technologie s’adapte parfaitement aux sols camerounais et aux contraintes climatiques locales. »

Le partenariat entre le Cameroun et CIMAF marque une avancée majeure pour le développement d’un réseau routier résilient et économique. À terme, cette initiative pourrait transformer durablement les infrastructures routières et favoriser un essor économique local.

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