Malgré un léger retard sur le calendrier prévisionnel, le gouvernement camerounais a débloqué 164 milliards de Fcfa pour apurer la dette salariale des enseignants du primaire et du secondaire. Toutefois, 36 milliards restent à payer pour atteindre l’objectif fixé.
À la date du 1er décembre 2024, le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, a annoncé devant l’Assemblée nationale que l’État avait réglée 82% de la dette due aux enseignants du primaire et du secondaire. Ce montant, estimé à 164 milliards de Fcfa, représente une avancée significative par rapport à l’enveloppe globale de 200 milliards de Fcfa prévue pour cette opération. Cependant, un retard est constaté par rapport au calendrier initialement fixé. Lors d’une précédente intervention en novembre 2023, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, avait annoncé que le paiement de ces arriérés devait être finalisé en octobre 2024, après un ajustement des délais pour répondre aux pressions des bénéficiaires. Cet objectif n’a pas été totalement atteint, bien que des efforts notables soient enregistrés.
Pour accélérer l’apurement des arriérés, le président Paul Biya avait annoncé, dans son discours de fin d’année 2023, une provision complémentaire de 102 milliards de Fcfa pour le budget de 2024. Cette somme s’ajoute aux 72 milliards débloqués en 2023, portant les efforts gouvernementaux sur deux ans à 174 milliards. Selon les projections du ministère des Finances, près de 193 milliards de Fcfa ont été alloués dans le budget 2024 pour couvrir les dettes salariales, dont 96 milliards spécifiquement dédiés aux enseignants. Sur la période 2000-2019, les arriérés audités étaient estimés à 671,7 milliards de Fcfa, dont 45% concernent des impayés liés aux salaires des fonctionnaires et agents publics.
Outre l’apurement progressif des arriérés, le gouvernement a maintenu le paiement régulier des salaires. Selon les chiffres communiqués par Joseph Dion Ngute, la masse salariale atteignait 1 022,1 milliards de Fcfa à fin septembre 2024, pour une prévision annuelle de 1 487,8 milliards dans la loi de finances rectificative. Entre octobre et décembre 2024, environ 340,8 milliards devraient être consacrés aux salaires, portant la masse salariale totale à environ 1 363 milliards, soit un écart favorable de 124,8 milliards par rapport aux prévisions. Cette gestion rigoureuse reflète une volonté de rationalisation des dépenses publiques.
Malgré les efforts déployés, 36 milliards de Fcfa restent à payer pour solder définitivement la dette due aux enseignants. Selon les engagements du gouvernement, cette opération devrait être achevée en 2025, dans le cadre du budget à venir. L’apurement de cette dette traduit la volonté des pouvoirs publics de répondre aux revendications des enseignants tout en respectant les contraintes budgétaires. Une gestion exemplaire de la masse salariale reste néanmoins indispensable pour prévenir l’accumulation de nouvelles dettes à l’avenir.