En 2024, le Cameroun a intensifié ses efforts pour récupérer les fonds détournés au détriment de l’État. Grâce au Tribunal criminel spécial (TCS) et à la Société de recouvrement des créances (SRC), plus de 12,9 milliards de FCFA ont été reversés au Trésor public. Un bilan en progression, bien que des défis persistent.
Le Tribunal criminel spécial (TCS), fer de lance de la lutte contre le détournement des deniers publics au Cameroun, a permis de récupérer 9,5 milliards de FCFA en 2024. Ce montant, obtenu dans le cadre de la restitution du corps du délit, constitue une avancée significative par rapport à 2023, où seulement 1,4 milliard de FCFA avait été récupéré, selon la Commission nationale anticorruption (Conac). Cette progression est saluée par les autorités, à commencer par le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Lors de sa présentation du programme économique de 2025 à l’Assemblée nationale, il a souligné que ces fonds contribuent directement à renforcer le budget de l’État, fixé à 7317,7 milliards de FCFA pour l’année à venir.
Parallèlement, la Société de recouvrement des créances (SRC) a collecté 3,4 milliards de FCFA en 2024, un montant en baisse par rapport aux 7,018 milliards de FCFA de 2023. Ces fonds proviennent principalement de condamnations pécuniaires liées à diverses infractions. Cependant, certaines affaires emblématiques continuent de poser problème. Parmi elles, une créance de 26,4 milliards de FCFA, issue d’une décision de justice contre la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) en 2016, n’a permis de récupérer que 714,8 millions de FCFA en près de dix ans. Ces retards reflètent les obstacles rencontrés dans le recouvrement des créances, un point que le rapport 2023 de la Conac n’a pas manqué de souligner.
Malgré ces défis, les acteurs de la lutte contre la corruption au Cameroun restent optimistes. Dieudonné Massi Gams, président de la Conac, a salué la montée en puissance des institutions impliquées dans le recouvrement des fonds publics. « Il est crucial que ces efforts s’intensifient afin que les sommes récupérées soient utilisées efficacement pour le développement du pays », a-t-il déclaré. Ce regain d’efficacité marque une étape importante dans la gestion des finances publiques. Toutefois, au-delà de la répression, la gestion transparente des fonds recouvrés est désormais une priorité pour garantir que ces ressources bénéficient directement au peuple camerounais.
En 2025, l’État camerounais ambitionne d’amplifier ces actions, dans un contexte où chaque franc recouvré contribue à soutenir les projets de développement et à restaurer la confiance des citoyens.