Sous le thème « Marché domestique des capitaux : un levier de croissance pour la CEMAC ? », la deuxième édition de la Finance Week, organisée par EcoMatin, s’est ouverte avec un plaidoyer pour un développement accru du marché des capitaux en Afrique centrale. Emile Fidieck, directeur de publication d’EcoMatin, a exhorté les acteurs financiers et institutionnels à relever les défis entravant le plein essor de ces marchés stratégiques.
Dans son allocution d’ouverture, Emile Fidieck, promoteur de la Finance Week et directeur de publication d’EcoMatin, a mis en lumière les progrès et les défis du marché des capitaux dans la sous-région CEMAC. Malgré une capitalisation boursière de 63,2 milliards de FCFA sur le marché actions et un encours obligataire atteignant 1 163 milliards de FCFA au 25 novembre 2024, le marché reste loin de son plein potentiel. Le marché des titres publics, quant à lui, affiche un encours de dettes de près de 7 000 milliards de FCFA à mi-2024. Cependant, ce secteur essentiel pour le financement des projets nationaux est freiné par plusieurs contraintes, notamment la solvabilité des États, le développement limité du marché secondaire et des réglementations encore peu incitatives pour les PME et petits investisseurs.
Un recentrage nécessaire sur les marchés domestiques
Dans un contexte mondial marqué par un durcissement des conditions d’accès aux financements extérieurs, Emile Fidieck a appelé à un recentrage stratégique sur les marchés domestiques des capitaux. Selon lui, ces marchés doivent devenir des moteurs pour le financement des projets structurants en zone CEMAC. « Comment le système financier domestique peut-il durablement soutenir l’économie régionale face aux difficultés d’accès aux financements extérieurs ? », s’interroge-t-il. Cette question, centrale à la Finance Week 2024, appelle à des réformes ambitieuses pour renforcer la capacité des acteurs locaux et institutionnels à mobiliser les ressources nécessaires à la croissance.
EcoMatin, un pont entre la presse et les acteurs financiers
La Finance Week 2024 se veut également un espace de dialogue entre la presse économique et les acteurs financiers. « Le monde fonctionne aujourd’hui en communautés, et la presse et les décideurs institutionnels forment une communauté virtuelle qui interagit quotidiennement », a rappelé Emile Fidieck. Pour EcoMatin, cet événement est l’occasion de réaffirmer son rôle d’acteur clé dans la structuration de l’espace public économique en CEMAC. Avec plus de sept ans d’existence, un site Internet devenu une référence et une moyenne mensuelle de 3 millions d’interactions sur les réseaux sociaux, le journal ambitionne désormais de consolider son leadership dans la région.
Lors de son discours, le directeur de publication a également rendu hommage à son équipe, composée de jeunes professionnels engagés. Ces collaborateurs, malgré un environnement professionnel exigeant, œuvrent chaque jour pour offrir des informations de qualité qui éclairent les décideurs et le grand public. Emile Fidieck a également exprimé le besoin de renforcer cette équipe pour répondre aux enjeux croissants liés à l’expansion d’EcoMatin au niveau sous-régional.
Un défi collectif pour la zone CEMAC
La Finance Week 2024 ambitionne d’apporter des réponses aux défis structurels du marché des capitaux en zone CEMAC. Les acteurs présents – institutions financières, banques, investisseurs et décideurs publics – sont appelés à collaborer pour faire du marché domestique des capitaux un véritable levier de développement économique. La rencontre s’inscrit ainsi comme un tournant pour la sous-région, où les marchés financiers doivent, selon Emile Fidieck, jouer un rôle crucial dans la mise en œuvre des projets de développement et le financement durable des économies nationales.
L’édition 2024 de la Finance Week ne se limite pas à un échange d’idées. Elle est un appel à l’action pour renforcer les bases du marché financier en CEMAC, en tirant parti des réformes passées et en mettant l’accent sur l’inclusion des PME, la dynamisation des marchés secondaires et l’amélioration de la transparence pour attirer davantage d’investisseurs locaux et internationaux.