Avec un encours de 538,2 milliards FCFA en prêts, Banque Atlantique Cameroun se positionne comme le troisième plus gros prêteur du pays, renforçant sa part de marché à 9,60% au terme du premier semestre 2024.
La Banque Atlantique Cameroun a enregistré une performance remarquable au cours du premier semestre 2024, la propulsant au rang de troisième banque du pays en termes d’encours de crédits. Dirigée par Eric Valery Zoa, la banque affiche un encours de crédits s’élevant à 538,2 milliards FCFA, soit une augmentation significative de 24% par rapport au début de l’année. Cette progression témoigne de la stratégie offensive de BAC sur un marché bancaire camerounais dominé par des géants tels que la Société Générale et Afriland First Bank, qui détiennent respectivement 13,76% et 22,84% de parts de marché.
Au-delà des chiffres, cette montée en puissance de la BAC se reflète également dans sa stratégie de diversification des prêts. L’établissement a accru son exposition aux entreprises privées de 51%, et même aux sociétés d’assurance et de capital avec une hausse spectaculaire de 800%. Parallèlement, les crédits à la consommation pour les particuliers ont également connu une forte croissance de 43%. Une part significative de son portefeuille, soit 239 milliards FCFA, a été allouée à des crédits d’équipement à moyen terme, renforçant ainsi son rôle d’acteur clé dans le financement de l’économie camerounaise.
Cependant, cette expansion rapide ne vient pas sans risques. La BAC a vu son portefeuille de créances en souffrance passer à 62,1 milliards FCFA, en légère hausse par rapport à 58,7 milliards FCFA six mois plus tôt. En réponse, la banque a dû mobiliser des provisions de 43,1 milliards FCFA, prélevées sur ses fonds propres, pour couvrir ces créances. Cette gestion des risques souligne la prudence nécessaire face à une conjoncture économique parfois volatile.
En parallèle de sa dynamique de crédit, Banque Atlantique se classe également en troisième position sur le segment des dépôts, avec un encours de 847 milliards FCFA. Cette solidité en matière de dépôts renforce sa capacité à financer l’économie et à soutenir sa clientèle diversifiée, des entreprises aux particuliers.
L’ascension de la Banque Atlantique sur le marché camerounais est donc marquée par une stratégie proactive de développement des crédits, bien qu’elle doive naviguer avec prudence face aux défis liés aux créances en souffrance. En devançant la BICEC et la SCB, BAC se positionne non seulement comme un acteur majeur, mais également comme un acteur capable de répondre aux besoins variés d’un marché en pleine évolution. Alors que la concurrence demeure intense, la BAC devra continuer à affiner sa stratégie pour maintenir sa position et assurer sa pérennité dans le paysage bancaire camerounais.